Premières nominations à la Commission pontificale pour la protection des mineurs


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Premières nominations à la Commission pontificale pour la protection des mineurs
Quatre femmes dont Mary Collins. Une victime qui portera la voix des victimes...
Par Pierre Granier
Journaliste de CathoBel
Publié le - Modifié le
3 min

Quatre femmes dont Mary Collins. Une victime qui portera la voix des victimes...

Quatre femmes dont Mary Collins. Une victime pour porter la voix des victimes...

Le pape François a annoncé ce weekend les noms des premiers membres de la Commission pontificale pour la protection des mineurs. Quatre femmes en font partie.

Annoncée le 5 décembre dernier à la presse, la Commission pontificale pour la protection des mineurs a été instituée en vue de prévenir les abus sexuels sur enfants. Ses huit premiers membres viennent d'être nommés. Parmi eux, quatre femmes laïques et quatre hommes, dont un laïc, un cardinal, deux jésuites. Ces membres auront pour tâche de préparer les statuts de la Commission, dont ils définiront les compétences et les fonctions.

Parmi les membres, une ancienne victime

Parmi les quatre femmes, une Française, Mme Catherine Bonnet, pédopsychiatre, spécialiste de la maltraitance des enfants, et auteure de "l'enfance muselée" et de "L’Enfant cassé, l’inceste et la pédophilie". Elle avait signalé aux autorités judiciaires, en 1996, des agressions sexuelles subies par des enfants, enfreignant alors le secret médical et du coup, elle avait été radiée de l’Ordre des médecins. Contrainte, à 62 ans, à exercer son métier comme pédopsy­chiatre intérimaire dans des ser­vices hospitaliers britanniques, elle est ensuite revenue en France et a même été décorée de la Légion d’honneur. Et en 2006, la commission d’enquête de l’Association mondiale de psychiatrie (WPA) a confirmé la valeur de son travail.
Parmi les autres femmes, Mme Marie Collins (Irlande) est la fondatrice d’une ONG portant son nom, venant en aide aux victimes d’abus. Elle-même avait été victime d’abus sexuels commis par un prêtre. Mme Sheila Hollins (Royaume Uni), professeur de psychiatrie à la St George’s University de Londres, depuis 1990, est membre indépendant de la Chambre des Lords depuis 2010. Elle a trente ans d’expérience comme psychiatre et psychothérapeute avec des patients victimes d’abus sexuels. Quant à Mme Hanna Suchocka (Pologne), elle fut Premier ministre de Pologne et ambassadrice de Pologne près le Saint-Siège entre 2001 et 2011. C'est une spécialiste des Droits de l'Homme.
Côté masculin, cette commission est représenté par le cardinal Seán Patrick O'Malley, (archevêque de Boston), connu pour son action contre la pédophilie dans son diocèse au début des années 2000. Ce franciscain a été l’un des membres de la Visite apostolique menée en 2010 à la demande de Benoît XVI dans les diocèses et les séminaires irlandais. Il est aussi membre du Conseil des huit cardinaux. A ses côtés, deux jésuites, l'un argentin (le P. Humberto Miguel Yáñez, professeur de théologie morale) et l'autre allemand (le P. Hans Zollner, psychothérapeute) et un laïc: le professeur Claudio Papale (Italie) professeur de Droit canon et membre de la section disciplinaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi.
Ce groupe va désormais se mettre au travail, notamment pour proposer les noms d'autres candidats, représentant différents horizons géographiques, qui vont ainsi élargir l'équipe de départ.

Poursuivre le travail de Benoît XVI

Cette Commission institué par le Pape François s'inscrit dans le cadre déjà donné par ses prédécesseurs, en particulier Benoît XVI qui avait exhorté les évêques irlandais, le 28 octobre 2006, à "établir la vérité sur ce qui s'est passé", à "prendre toutes les mesures préventives nécessaires" pour éviter que de tels faits se reproduisent, et pour s'assurer que "les principes de la justice soient pleinement respectés" et, surtout, à "apporter la guérison aux victimes et à toutes les personnes touchées par ces crimes odieux".
Elle aura donc pour tâche de faire valoir les "devoirs et responsabilités civils et canoniques" et les règles de discipline envers les offenseurs, comme l’a indiqué le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, P. Federico Lombardi. Mais aussi de mettre en œuvre une approche éducative pour "prévenir l'exploitation des enfants", et de développer de "bonnes pratiques" pour protéger les mineurs telles qu'elles ont été déjà identifiées et développées dans la société.

P.G. (avec Radio Vatican)


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