D'après les responsables religieux d’Aide à l'Eglise en Détresse (AED), la ville syrienne de Sadad a subi le pire acte de persécution anti-chrétienne depuis le début de la guerre en Syrie. 1.500 familles ont été prises en otage et 45 personnes ont été tuées.
Environ 2.500 habitants de Sadad, ville à majorité syro-orthodoxe située près de Homs, avaient fui quand les rebelles sont passés à l’attaque le mois dernier. A leur retour, ils ont découvert l’ampleur des atrocités commises au cours de ce qui est considéré comme le pire acte de persécution anti-chrétienne depuis le début de la guerre en Syrie.
Les rapports, envoyés par des responsables ecclésiastiques à l’Aide à l’Eglise en Détresse, mentionnent notamment des actes de torture tels que la strangulation, y compris sur des personnes âgées, handicapées, des femmes et des enfants. Ils révèlent également que des corps ont été retrouvés dans deux fosses communes et dans un puits.
Les atrocités ont commencé le 21 octobre et duré pendant une semaine. Les forces rebelles, selon les responsables religieux, ont retenu 1.500 familles comme "boucliers humains" dans le but d’empêcher les troupes gouvernementales de reprendre le village.
Le cauchemar de Sadad
Dans les jours qui ont suivi, au moins 30 personnes ont été blessées et 10 sont toujours portées disparues. Dans un entretien accordé le 4 novembre à l’Aide à l’Eglise en Détresse, le Patriarche melkite gréco-catholique de Damas, Mgr Gregorios III, a qualifié les atrocités commises à Sadad de "bestiales", en particulier au sujet de l’assassinat de la famille jetée dans un puits. Il y voit "un signe de la montée du fondamentalisme et de l’extrémisme" dans le pays. Le Patriarche a réitéré son appel à mettre fin aux livraisons d’armes à la Syrie, en particulier aux groupes de rebelles extrémistes.
P.G.
Lire le compte-rendu de l'AED
