Le 1er novembre, c'est la Toussaint! Mais c'est aussi le jour à partir duquel les grandes villes mettent en place leur plan "Grand Froid" et ce jusqu'au 31 mars.
Le dispositif hivernal qui sera effectif dès demain consiste en un renforcement des mesures d'accueil pour les sans-abris, afin de s'assurer que personne ne passe la nuit dehors pendant les périodes les plus froides. La Région wallonne apporte son soutien à ce dispositif qui est pérennisé pour toute la Wallonie.
A Charleroi, Le "Relais social" a présenté les grandes lignes de son plan hivernal qui va se traduire par l'engagement de travailleurs sociaux supplémentaires et l'augmentation du nombre de places dans les abris de nuit. Un abri de crise est prévu dans ce dispositif avec 14 lits supplémentaires par rapport à l’offre habituelle.
Le principe du "capteur logement", qui vise à trouver des logements pour les sans-abris en période hivernale, est également relancé. Enfin, un appel a été lancé pour la collecte de couvertures, de vêtements et de chaussures, avec l'aide de la Croix-Rouge de Charleroi.
Parallèlement à ces services d'urgence, Charleroi s'est aussi fixé l'objectif cet hiver de reloger de manière pérenne dix sans-abris pour les faire sortir progressivement de la grande précarité.
L'hiver dernier, la ville de Charleroi a enregistré plus de 11.000 accueils en abri de jour et de soirée, et plus de 12.000 nuitées en hébergement d'urgence.
Les associations catholiques en relais
Si elles ne sont pas directement impliquées dans le plan "Grand Froid", bon nombre d'associations d'obédience catholique vont redoubler d'attention et de générosité, dans la mesure de leurs moyens, pour aider tous ceux qui frappent à leur porte. Sur l'entité de Châtelet par exemple, le président de l'entraide Saint-Vincent-de-Paul, Jean-Jacques Hercot, explique que son association dispose d'un service social qui est une première porte d'entrée pour réorienter vers d'autres organisations comme le CPAS, qui prennent en charge les situations les plus lourdes, ou Le Rebond qui dispose de tous les contacts avec le Relais social de Charleroi.
Mais l'entraide Saint-Vincent-de-Paul ne se contente bien évidemment pas de servir de relais. Comme elle dispose aussi d'un vestiaire, elle se montre très attentive dès les premiers froids à offrir des couvertures ou des vêtements qu'habituellement elle vend à tout petit prix. Et lorsque la température descend au dessous de 0°, elle ouvre une salle entre 10h et 15h pour donner aux personnes une possibilité de se réchauffer autour d'une soupe et du pain. "C'est tout ce que nous pouvons faire dans le cadre du plan Grand Froid avec notre petite association sur Le Châtelet", indique humblement Jean-Jacques Hercot.
L'entraide Saint-Vincent-de-Paul est surtout très active dans la distribution des colis alimentaires. Et depuis un mois, l'association a noté une forte progression des demandes. "La distribution des ces colis, c'est aussi une porte d'entrée à partir de laquelle on découvre d'autres situations problématiques que l'on peut essayer d'accompagner. Récemment, un SDF est venu m'interpeller. Il s'agissait d'une personne mis en congé pénitentiaire alors qu'il n'avait aucun point de chute. Nous l'avons donc réorienté vers les services de Charleroi pour lui trouver une possibilité de logement", explique Jean-Jacques Hercot.
En 2012, l'entraide Saint-Vincent-de-Paul du Châtelet a distribué 10.000 colis alimentaires d'une valeur de 10 euros chacun.
Pierre GRANIER