La première étape pour réinsérer les sans-abri dans la société est de leur offrir un toit fixe. La secrétaire d’Etat à la Lutte contre la pauvreté, Maggie De Block, désire lancer un projet pilote dans cinq villes du pays pour fournir un logement à une centaine de SDF.
Trouver un logement est plus qu’un défi pour les sans-abri. Très rares sont les propriétaires qui acceptent aujourd’hui de louer leur bien à une personne qui vient de la rue. Or, le logement est le premier pas indispensable pour réintégrer les sans-abri dans la société. Un projet qui portera dans un premier temps sur une centaine de personnes prévoit de fournir un logement dont le loyer sera payé par le bénéficiaire lui-même, sur base du revenu d’intégration sociale (RIS) auquel il a droit. Cette mesure permet de sortir du piège des conditions imposées par les propriétaires telles que fiche de salaire ou autres preuves de revenus, des conditions impossibles a remplir pour les personnes vivant dans la rue.
Ce type de projet a été mis en pratique aux Etats-Unis où il a permis de mettre en évidence un coût moins élevé pour la société que lorsque les sans-abri sont pris en charge par des hôpitaux ou des centres pénitenciers. En Belgique, c’est la Loterie Nationale qui financera l’opération. Pour l’heure, un budget de 860.000 euros par an a été dégagé pour la réalisation de ce projet qui débutera dans cinq villes: Gand, Anvers, Bruxelles, Charleroi et Liège. L’expérience va durer deux ans et va permettre à 100 personnes bien encadrées de vivre sous leur propre toit.
Un bon début
L’abbé Jean-Yves Pollet, qui s’occupe de sans-abri depuis plus de 30 ans, voit la mesure de la secrétaire d’Etat positivement mais il attire l’attention sur le fait que cette mise à disposition de logements doit être accompagnée d’un encadrement: « Mettre un sans-abri dans un logement, ce n’est pas forcément lui apporter le bonheur. Il a surtout besoin d’être accueilli et considéré. »
Depuis 30 ans, l’abbé Jean-Yves Pollet se met au service des plus démunis pour les aider à redonner un sens à leur vie. La ville de Mouscron soutient son projet en lui mettant à disposition la ferme Saint-Achaire, un lieu où l’abbé Pollet a mis sur pied un centre occupationnel, mais aussi un centre d’hébergement de plus longue durée que celle des maisons d’accueil… Sur place, une quinzaine d’anciens sans-abris réapprennent à vivre au rythme de la nature et du travail collectif.
Ecoutez ci-dessous la réaction de l’abbé Jean-Yves Pollet au projet présenté par Maggie De Block
MVL