« Que serait l’Eglise sans vous ? »


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« Que serait l’Eglise sans vous ? »
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
3 min

Le pape François a rencontré les supérieures générales des 1.800 congrégations religieuses féminines à l’œuvre dans le monde. Il les a encouragées dans leurs missions et insisté sur le lien nécessaire avec l’Eglise et son magistère.

Au-delà du bras de fer entamé entre le Saint-Siège et les religieuses américaines de la Leadership Conference of women religious (LCWR), le pape François a tenu à soutenir l’action des religieuses à l’œuvre aux quatre coins de la planète, les encourageant à témoigner courageusement de l’Evangile.

On compte quelque 700.000 religieuses à l’œuvre dans le monde, soit autant que l’ensemble des prêtres et des religieux. Environ 800 d’entre elles sont regroupées au sein de l’Union Internationale des supérieures générales (UISG). Cette association a tenu à Rome sa XIXe assemblée plénière du 3 au 7 mai. Représentant 76 pays, les religieuses ont été reçues en audience privée mercredi 8 mai par le pape François.

« Que serait l’Église sans vous? », a interrogé le pape François, pour qui sans l’apport des religieuses, il manquerait à l’Eglise « la maternité, l’affection et la tendresse! ». Et le souverain pontife de prononcer, une nouvelle fois, des paroles fortes : « Que votre chasteté soit féconde, qu’elle enfante des enfants spirituels dans l’Église. Car la consacrée doit être mère, et non ‘une vieille fille’ » ! Le pape a demandé de l’excuser pour cette familiarité.

François a profité de l’occasion pour faire une allusion aux tensions avec la LCWR. Il a rappelé que la mission des religieuses doit être conduites par trois approches, que sont « le caractère central du Christ et de son Évangile, l’autorité comme service d’amour, et la parfaite entente avec l’Église-mère ». Ce dernier point était évidemment le plus sensible pour les religieuses, notamment les Américaines. Rappelons que la LCWR, qui regroupe 57.000 religieuses américaines est actuellement l’objet d’un audit doctrinal de la part de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (CDF). Le pape François a récemment confirmé cette orientation, rappelant aux religieuses la nécessité d’un christocentrisme incarné et d’une plus grande conformité aux trois vœux évangéliques.

De son côté, le cardinal brésilien Braz de Aviz, préfet de la Congrégation pour la vie consacrée, avait regretté que son dicastère n’ait pas été consulté et appelé à la poursuite du dialogue dans l’obéissance au pape. Toutefois, il y a peu, un communiqué conjoint de Mgr Gerhard Müller pour la Doctrine de la foi et du cardinal Braz de Aviz pour la vie consacrée ont précisé qu’il n’y avait aucune divergence entre les deux dicastères.

Les supérieures générales attendent un renouveau d’attention à l’égard de la vie religieuse féminine de la part de Rome. Elles l’ont dit au pape François.

D'après La Croix


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