Sous prétexte de réduire les tensions interethniques, une commission gouvernementale birmane a récemment proposé d’introduire un planning familial chez les Rohingyas et les autres ethnies musulmanes du pays. Et pendant ce temps, de nouvelles violences entre musulmans et bouddhistes se sont produites au centre du pays, le 30 avril.
« Ces discussions sur la limitation des naissances dans un groupe particulier de population sont vraiment effrayantes », déclare Phil Robertson, directeur adjoint de l’ONG de défense des droits humains « Human Rights Watch » (HRW) pour l’Asie.
La Commission gouvernementale à l’origine de la proposition a été créée en 2012 par le gouvernement de Rangoon pour enquêter sur les violences contre les Rohingyas dans l’Etat de Rakhine, à l’ouest du pays. Le panel de 27 membres prétend prendre en compte les préoccupations de la majorité bouddhiste de l’Etat concernant la croissance rapide de la population musulmane. Pour les bouddhistes, les Rohingyas sont des immigrés illégaux. Beaucoup pensent que le planning familial est, dans ce cas, une façon de réduire les tensions. Les organisations de défense des droits humains ont émis de sérieux doutes quant à l’efficacité d’une telle mesure sur la crise actuelle.
Des conflits interreligieux
A Oakkan, à 100 kilomètres au nord de la capitale birmane Rangoon, des violences ont éclaté après qu’une femme ait accidentellement renversé un jeune moine bouddhiste. Suite à l’incident, une mosquée et un magasin détenu par des musulmans ont été attaqués. La police a dû effectuer des tirs de semonces pour disperser les émeutiers. Depuis octobre dernier, principalement dans l’Etat de Rakhine, des échauffourées se produisent régulièrement entre bouddhistes et musulmans. Elles ont déjà provoqué le déplacement de plus de 120.000 Rohingyas.
apic/at