Remarque-t-on assez qu’un des traits fondamentaux de la bible, c’est la tendance de Dieu à renvoyer son peuple au désert? Un lieu aride, certes, mais qui recèle d’infinies richesses spirituelles. Au désert, on est ramené à l’essentiel, invité à quitter les succédanés pour mieux renouer avec l’élémentaire, invité à abandonner illusions et faux triomphalismes, pour retrouver la source. Le désert, c’est le lieu de l’épreuve, le lieu des choix cruciaux, où l’on comprend qu’il faut mourir à certaines ambitions, celles qui induisent la concurrence, la compétition, la comparaison, pour mieux vivre la relation, la collaboration, la consolation.
Au désert, l’homme se nettoie le cœur. Il fait place à (de) l’autre. Il vit autrement. Il se renouvelle en comprenant que Dieu seul, ce grand Autre, peut lui enlever son cœur de pierre et lui donner un cœur de chair, tendre et léger, pour susciter la vie, pour créer des espaces dans lesquels il fasse bon vivre pour tous, sans exclusives. C’est le souffle de Dieu ouvert sur une large espérance. En l’occurrence, il s’agit peut-être moins de « se faire » un souffle de marathonien que de libérer assez de place pour accueillir celui de l’Autre, infatigable, durable; celui d’un Dieu qui marche sans répit et sans se retourner, comme pressé de rassembler toujours plus de monde sur un horizon toujours plus vaste.
Entraide et Fraternité
Les collectes du Carême de partage auront lieu dans les paroisses les week-ends des 9, 10 et 23, 24 mars pour financer les projets d’Entraide et Fraternité. Plus d’infos sur: www.entraide.be.