Candidat malchanceux à la présidence des Etats-Unis en 2000, face à George W. Bush, le sénateur démocrate John Kerry, 69 ans, remplace Hillary Clinton à la tête du département d’Etat (les affaires étrangères américaines. Un catholique à la tête de la diplomatie US, qui est aussi un fervent partisan de l’alliance avec l’Europe et un ami des Latino-Américains.
L’arrivée du sénateur démocrate du Massachussetts comme chef de la diplomatie américaine n’est pas une surprise. Elle avait été annoncée dès la voctoire de Barack Obama aux élections de novembre 2012. De plus, les ennuis de santé d’Hillary Clinton avaient fait qu’elle-même était désireuse de « lâcher du lest ». Pourtant, ce changement et le choix de John Kerry ne sont pas anodins au moment où le président Barack Obama et des sénateurs des deux partis prennent à bras le corps la réforme migratoire, qui devrait aboutir à terme à la régularisation de 11 millions d’immigrés sans-papiers, dont de nombreux latino-américains. Cette question de politique intérieure intéresse au plus haut point le Mexique, l’Amérique centrale, les Caraïbes et plusieurs pays d’Amérique du Sud dans la mesure où les immigrés provenant d’Amérique latine et des Caraïbes restent des soutiens de leurs proches dans leur pays d’origine, via les envois de fonds qui constituent un apport considérable pour certaines économies. Et dans ce contexte, ces derniers peuvent envisager l’avenir avec un brin d’optimisme.
Partisan de l’Amérique latine et de l’Europe
Catholique, fils de diplomate, francophone, ancien président de l’influente commission des affaires étrangères du Sénat, John Kerry a en effet été un opposant de la politique de Washington en Amérique centrale sous la présidence de Ronald Reagan. Il a été un des rares hommes politiques de premier plan à avoir dénoncé les liens de la CIA, des Contras et du trafic de drogue dans la déstabilisation du Nicaragua sandiniste. Depuis 2009, il défend le droit de voyager à Cuba pour tous les Américains, qu’ils aient des raisons familiales, universitaires ou religieuses pour le faire, ou non.
Par ailleurs, les Etats-Unis restent le premier partenaire de l’Amérique latine. Ils y exportent trois fois plus qu’en Chine. Le Mexique est le troisième partenaire des Etats-Unis, après le Canada et la Chine. La croissance latino-américaine ne saurait être négligée face à une économie américaine encore en phase de convalescence.
Enfin, John Kerry est aussi un fervent défenseur du partenariat Europe-Etats-Unis. Ce qui, en ces temps de crise ne peut qu’être bénéfique aux économies des deux continents.
Ainsi, avec le vice-président Joe Biden, ce sont deux catholiques pratiquants qui occupent les principaux postes de la nouvelle administration démocrate.
jjd/le monde.fr