Réunis par la communauté Sant’Egidio, plusieurs représentants de groupes syriens d’opposition ont lancé depuis Rome, dans la soirée du 26 juillet, un appel invitant toutes les parties en conflit en Syrie à abandonner les armes et à débuter un dialogue vers la démocratie, rapporte l’agence I.MEDIA.
Cet « Appel de Rome » a été rédigé et signé au terme de 2 jours d’une rencontre destinée à trouver une solution politique à la crise syrienne, sur initiative de Sant’Egidio. « Les armes ne sont pas la solution », clament ainsi les signataires de l’appel. « Le dialogue, la négociation, la protection de la paix sociale sont la solution » : tel est le message central du document signé par les représentants de différents groupes syriens d’oppositions, basés dans le pays ou à l’étranger. Le texte a été mis au point au terme de plusieurs rencontres organisées par la communauté de Sant’Egidio, très active dans le domaine diplomatique. Les différents groupes devraient continuer à se rencontrer après cette étape, pour poursuivre le dialogue.
Alors que la presse évoquaient ces derniers jours de violents affrontements dans la capitale, Damas, et plus récemment encore dans la 2e ville du pays, Alep, le document revient sur la nécessité d’une solution politique à l’actuelle crise syrienne, qui dure depuis 18 mois. Les signataires demandent ainsi au régime de Bachar al-Assad, coupable d’une répression sanglante, mais aussi à l’Armée syrienne libre, composée d’opposants armés, et à tous ceux qui possèdent des armes en Syrie, d’arrêter les combats. Ils assurent ainsi que “la solution militaire tient en otage le peuple syrien et n’offre pas de solution politique en mesure d’accueillir ses aspirations profondes“. Ils souhaitent également que seules les Nations unies coordonnent l’aide humanitaire sur place.
Depuis ses débuts, la crise a causé des milliers de morts. Selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés, 150’000 Syriens auraient fui le pays, tandis que les réfugiés seraient plus de 1,5 million à l’intérieur.
Chrétiens et musulmans, les signataires, dont plusieurs se définissent « pacifistes », s’opposent au régime de Bashar al-Assad depuis de nombreuses années. Plusieurs ont déjà fait des séjours, parfois longs, en prison.
Diplomatie parallèle
Surnommée « l’Onu du Trastevere », du fait de son implantation dans ce quartier romain et de son engagement dans le domaine des relations internationales, la communauté de Sant’Egidio est connue pour sa « diplomatie parallèle ». Elle a participé, depuis sa naissance en 1968, à plusieurs initiatives de réconciliation nationale, obtenant des succès notoires, notamment au Mozambique.
La ligne diplomatique de Sant’Egidio n’est pas calquée sur celle du Vatican ou de l’Italie. Les diplomates s’accordent généralement à penser qu’il ne s’agit pas d’une diplomatie concurrente mais bien parallèle, qui peut s’avérer d’une grande aide. La bonne connaissance du terrain de la communauté s’appuie sur l’important réseau des Eglises locales dans le monde, et sur les contacts interreligieux qu’elle entretient dans différents pays depuis de nombreuses années.
(apic/imedia/mm/bb)