Malines :Les perquisitions à l’archevêché et chez le cardinal Danneels déclarées illégales


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Malines :Les perquisitions à l’archevêché et chez le cardinal Danneels déclarées illégales
Par La rédaction
Publié le - Modifié le
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Les perquisitions spectaculaires menées par la police belge le 24 juin 2010 au palais archiépiscopal de Malines et au domicile du cardinal Godfried Danneels, ont été qualifiées d’illégales par la chambre des mises en accusation de Bruxelles, mardi 29 novembre.

Ces perquisitions, effectuées dans le cadre de l’"Opération Calice", ordonnées par le juge Wim De Troy relevaient d’une enquête sur des abus sexuels sur des mineurs dans l’archidiocèse. L'opération musclée menée par la police le 24 juin 2010 au palais archiépiscopal, au domicile du cardinal Danneels, mais aussi à la cathédrale Saint-Rombault de Malines et à la Commission Adriaenssens, (chargée de recueillir les plaintes d’abus sexuels), à Louvain, avaient suscité de l'émoi au Vatican. Au lendemain de ces faits peu habituels, la Secrétairerie d’Etat du Saint-Siège avait fait part, le 25 juin, de sa "vive stupeur" sur la façon dont les autorités judiciaires belges avaient mené de telles opérations, à l’archevêché de Malines-Bruxelles.

Seules les perquisitions menées aux Archives du Royaume et à la cathédrale Saint-Rombault sont légales. Le matériel saisi lors de ces perquisitions devra être restitué à son propriétaire, a ordonné la chambre des mises en accusation de Bruxelles.

Pour rappel, les perquisitions avaient été ordonnées par le juge d’instruction Wim de Troy sur base des déclarations de Godelieve Halsberghe, ancienne présidente de la commission "Abus sexuels". La Commission Adriaenssens chargée de recueillir les plaintes de victimes, empêchée de poursuivre son travail, avait démissionné le 1er juillet 2010 peu après la confiscation de son matériel.

Mardi 29 novembre 2011, peu après la remise en cause de la légalité des perquisitions par la justice Maître Fernand Keuleneer (photo), représentant les intérêts de l'archidiocèse et du cardinal Danneels, s'est exprimé sur la chaîne VRT. Depuis le début de ce dossier, l'avocat soutient que le secret de l'instruction n'a pas été respecté. Pour lui, il s'agissait d'une "fishing expedition" où ce qui était recherché n'était pas clair. Maître Keuleneer s’est déclaré très satisfait de la décision rendue par la chambre des mises en accusation. "Cette décision rencontre la position que nous défendions dès le début et qui fut rendue dans un 1er arrêt, le 9 septembre de l'année dernière. Le juge d'instruction a, pour ainsi dire, dépassé le cadre de sa mission. En conséquence, la perquisition et la saisie sont illégales ".
Pour Maître Keuleneer l'Eglise n'a rien à cacher: "Mes clients n'ont aucun problème avec une enquête judiciaire, que ce soit hier, aujourd'hui, ou demain. Mais une enquête judiciaire menée de manière correcte... Et s'il ya des questions du juge d'instruction, et il y en aura, comme il y en a toujours, il faut y répondre. Je ne suis pas inquiet quant au contenu des dossiers. Pour moi, le déroulement correct de l'enquête se fera au profit de tous".

Quant à Maître Christine Mussche, qui, avec son confrère Walter Van Steenbrugge, représente les intérêts de dizaines de victimes, elle est déçue. Les avocats des victimes, tout comme le ministère public, peuvent se pourvoir en cassation.

BL avec Kerknet

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