Chine: Pékin veut désigner le successeur du dalaï lama


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Chine: Pékin veut désigner le successeur du dalaï lama
Par Pierre Granier
Journaliste de CathoBel
Publié le - Modifié le
2 min

Le choix par le chef spirituel Tibétain de son successeur sera "illégal", a prévenu Pékin le 26 septembre dernier. Le gouvernement central chinois s’estime seul autorisé à conférer le titre de dalaï lama.

"Le titre de dalaï lama est conféré par le gouvernement central et il est illégal dans tout autre cas de figure", a déclaré Hong Lei, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Deux jours plus tôt, le dalaï lama avait annoncé que le gouvernement chinois "n’a aucun pouvoir sur les réincarnations des bouddha vivants". La réincarnation du dalaï lama "est une institution sur laquelle je peux seul décider. Je le ferai, mais quand j’aurai 90 ans". Tenzin Gyatso, 14e dalaï lama, l’a publié dans un document, à l’issue de la 11e rencontre bisannuelle des responsables du bouddhisme tibétain et ceux de la religion ancestrale Bon, à Dharamsala, rapporte l’agence AsiaNews le 26 septembre.

La réincarnation est l’affaire du dalaï lama

"Je consulterai alors les grands lamas des traditions bouddhiques tibétaines, les Tibétains et les autres adeptes du bouddhisme tibétain. Je procéderai à une réévaluation de l’institution du dalaï lama pour savoir si elle doit ou non être pérennisée", a souligné le chef tibétain. La prochaine réincarnation "est mon affaire" et "personne n’a le droit d’intervenir", a insisté le prix Nobel de la paix.
Selon la tradition tibétaine, les moines doivent identifier un jeune garçon, présentant des signes le confondant avec la réincarnation du dernier chef spirituel. Le dalaï lama a plusieurs fois remis en question cette tradition. Il pourrait choisir lui-même son successeur avant sa mort, soit parmi les Tibétains en exil, soit par élection. C’est au sujet de cette tradition que le gouvernement chinois, athée et communiste, a réagi.

Deux nouvelles immolations

La question du Tibet devient toujours plus épineuse. Deux jeunes moines bouddhistes de 18 et 19 ans, Lobsang Kalsang et Lobsang Konchok, se sont immolés par le feu, criant "longue vie au dalaï lama". Ils réclamaient, par leur geste, la liberté religieuse et le retour de leur chef spirituel au Tibet. Les moines sont étudiants au monastère de Kirti, dans la contrée orientale de Ngaba.
Haut lieu du bouddhisme tibétain, ce monastère est un foyer de contestation antichinoise. En avril dernier, 300 moines ont été arrêtés, après l’immolation d’un lama le 16 mars, deux jours après l’anniversaire du début des émeutes antichinoises de 2008 à Lhassa.

Apic

Catégorie : International

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