Malte ne restera plus très longtemps le dernier pays européen à refuser le divorce. Malgré l’invitation au « non » de l’Eglise, les citoyens de ce pays à 95% catholique ont accepté la légalisation du divorce.
Le résultat a été confirmé dimanche 29 mai par le Premier ministre Lawrence Gonzi, qui avait fortement combattu le divorce. « Ce n’est pas le résultat que je souhaitais, mais la volonté du peuple doit être respectée », a-t-il lancé devant la presse.
Lors d’un référendum qui s’est déroulé samedi, 53,2% des 304.000 électeurs maltais, sur une population de 408.000 habitants, ont en effet adopté une proposition prévoyant le divorce après quatre ans de séparation légale. Le vote n’avait qu’une valeur consultative, il faudra encore l’adoption d’une loi spécifique. Ainsi, la population devra se prononcer sur un projet donnant la possibilité de divorcer après une séparation de 4 ans.
Avec le parti nationaliste, l’Eglise catholique a rallié le camp des opposants, même s’il n’a pas mené une campagne active. Elle a cependant rédigé un message dans ce sens à l’intention des paroissiens. Là où les possibilités de divorce existent, les problèmes se multiplient, a-t-elle affirmé. L’archevêque de La Valette Paul Cremona avait averti les paroissiens qu’en votant, ils devaient « choisir entre construire et détruire » les valeurs familiales.
Malte, membre de l’Union européenne depuis 2004, est le seul pays en Europe à interdire encore le divorce. Actuellement, une séparation légale est possible, mais le remariage est très difficile car il faut annuler la première union. Cette procédure est longue (environ huit ans) et rarement prononcée par des tribunaux religieux catholiques. Les deux seules exceptions à l’interdiction étaient prévues pour les Maltais ayant obtenu leur divorce à l’étranger et pour ceux ayant épousé un étranger ou une étrangère.
(apic/mvl)