A l’occasion de la prière mariale du Regina Coeli, Benoît XVI a évoqué le 30e anniversaire de la mort du cardinal Stefan Wyszynski. Le pape prie pour la béatification de celui que l’on appelle en Pologne le « Primat du Millénaire ».
Le cardinal Stefan Wyszynski a été Primat de Pologne de 1948 à 1981, soit pendant quasi toute la période communiste. Il deviendra cardinal en 1953, soit l’année de son incarcération, et ce n’est qu’en 1957 que les autorités lui permettront d’aller recevoir la barrette cardinalice à Rome.
Considéré dans son pays comme « le primat du millénaire », pour avoir organisé les célébrations du millénaire du baptême de la Pologne (966-1966), il aimait à répéter: « J’aime plus la Pologne que mon cœur, tout ce que je fais pour l’Eglise, je le fais aussi pour mon pays. » Ainsi, lors des accords de Gdansk entre les ouvriers du chantier naval et le gouvernement, il disait qu’il aurait voulu « faire davantage » pour éviter l’escalade de la violence, et se sentait « responsable » de ne pas y être arrivé. Il aurait voulu faire rempart de son propre corps pour éviter ces dizaines de morts.
Ce cardinal est aussi resté aussi fameux pour la lettre aux évêques allemands de 1965, par laquelle il accordait le pardon à l’Eglise d’Allemagne. Et à cause de cette lettre, il a beaucoup souffert de la part du gouvernement communiste. Mais beaucoup voient dans cette lettre le fondement d’une nouvelle Europe, sans frontières.
A la nouvelle de l’attentat contre la pape, le 13 mai 1981, le cardinal Wyszynski avait offert sa vie à Dieu pour Jean-Paul II. Il mourra quelques jours plus tard, le 28 mai, trois jours après que le souverain pontife a pu lui téléphoner. Dans son Testament spirituel, Jean-Paul II cite avec insistance le Primat de Pologne.
Pour sa prochaine béatification, la cause s’est achevée au niveau diocésain, à Varsovie, et les documents concernant ont été communiqués à la congrégation romaine pour les causes des saints.
Zénit/P.G.