L’insécurité persistante en Irak pousse toujours davantage de chrétiens vers l’exil à l’intérieur du pays, notamment dans la région autonome du Kurdistan, ou à l’étranger. Les équipes de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), une organisation intergouvernementale créée en 1951 et basée à Genève, font état de plus de 1.300 familles chrétiennes qui ont cherché refuge ces trois derniers mois dans les gouvernorats d’Erbil, Dohouk, Sulaymaniyah et Ninive, au nord de l’Irak.
Les chrétiens vivant en Irak sont toujours menacés par la violence trois mois après l’attentat contre la cathédrale syrienne-catholique de Sayidat al-Najat (Notre-Dame du perpétuel secours) à Bagdad, où le 31 octobre dernier des terroristes ont massacré une cinquantaine de fidèles – dont deux jeunes prêtres, des femmes et des enfants. Dans leurs derniers rapports sur le déplacement de chrétiens en Irak, les équipes de contrôle de l’OIM à Bagdad révèlent que ces derniers sont confrontés à de graves menaces pour leurs vies malgré la présence accrue des points de sécurité près de leurs logements.
Certains à Bagdad cherchent également à profiter de la situation en publiant des rumeurs d’actes de violence imminents contre les chrétiens afin de faire chuter les prix des maisons de chrétiens et de forcer ces derniers à fuir, note l’organisation intergouvernementale. "Dans l’incapacité de vendre leurs maisons à un prix raisonnable et de manière rapide, en plus de leurs difficultés à être mutés ou à trouver de nouvelles sources de revenu, de nombreux chrétiens parviennent péniblement à subvenir à leurs propres besoins en étant déplacés", note l’OIM .
Aggravant leur situation financière, la plupart des déplacés louent des logements dont les loyers sont élevés et augmentent rapidement. Les équipes de contrôle de l’OIM font observer que, dans certaines zones accueillant un grand nombre de déplacés chrétiens, les loyers pour des logements très modestes ont augmenté de 200 à 300% depuis novembre dernier lorsque la vague actuelle de déplacements de chrétiens à débuté.
L’éducation est aussi une préoccupation majeure pour de nombreux déplacés, en particulier pour les étudiants universitaires. Presque tous les anciens étudiants de Bagdad et de Mossoul sont dans l’incapacité de continuer leurs études dans d’autres universités. Les équipes de contrôle de l’OIM révèlent même que certains sont obligés de retourner à Mossoul pour passer leurs examens, alors qu’ils y sont menacés.(CtB/Apic/oim)