Mgr Diarmuid Martin, l'archevêque de Dublin, a souligné que l'Eglise est reconnaissante aux victimes d'abus sexuels par des membres du clergé d'avoir refusé de se taire, même lorsqu'on ne les croyait pas.
L'archevêque de Dublin a présidé, le 20 février dernier, une liturgie du repentir dans la pro-cathédrale Sainte-Marie, à l'occasion de la visite apostolique à son archidiocèse du cardinal Sean O'Malley, archevêque de Boston.
Durant l'office, préparé surtout par les victimes, le cardinal O'Malley et Mgr Martin ont lavé les pieds d'un groupe de personnes ayant souffert, d'une manière ou d'une autre, d'abus.
Dans son homélie, Mgr Martin a invité à une réflexion sur le silence : "Je reste en silence et je demande le pardon de Dieu et un premier pas vers le pardon des victimes d'abus", a-t-il dit. Mais il y a aussi le silence du "manque de courage et de vérité" contre lequel certains ont lutté en parlant avec courage et détermination, bravant même "l'incrédulité et le refus", a-t-il ajouté. A ces hommes et femmes qui ont eu le courage "de ne pas se taire", a affirmé l'archevêque de Dublin, "nous devons exprimer notre profonde gratitude" car, paradoxalement, leur rejet et abandon de cette Eglise qu'ils aimaient tant jadis peut aider celle-ci à se purifier, en la défiant d'"affronter la vérité, de dépasser le déni, de reconnaître le mal qui a été fait et la souffrance qui a été provoquée". "Je vous appelle à continuer à parler", a-t-il ajouté.
"Il reste un long chemin à parcourir sur la voie de l'honnêteté avant de pouvoir vraiment mériter le pardon" en encore affirmé Mgr Diarmuid Martin, qui a renvoyé au silence de Jésus sur la croix et au pardon qu'il adresse à l'un des larrons crucifiés avec lui, après que celui-ci eut reconnu sa propre faute, ouvrant ainsi la porte au pardon. "Aucun de ceux qui ont eu une quelconque responsabilité dans ce qui s'est passé dans l'Eglise de Jésus-Christ dans cet archidiocèse ne saurait demander le pardon à ceux qui ont été abusés sans avoir d'abord reconnu l'injustice commise et son propre échec pour ce qui s'est passé", a-t-il ajouté.
Pour Mgr Martin, "l'archidiocèse de Dublin ne sera jamais plus le même", "il portera toujours cette blessure en lui", et ne "trouvera de repos que lorsque la dernière victime aura trouvé la paix et pourra se réjouir d'être pleinement la personne que Dieu, dans son projet, veut qu'elle soit".
zenit/at