Alors qu’il tentait de quitter la place Saint-Pierre, perdu dans la foule, l’abbé Nicolas Baijot était encore ému par qu’il venait de vivre. Il était, ce jeudi 8 mai, parmi les milliers de personnes de toutes nationalités massées sur la place Saint-Pierre quand le nouveau pape, Léon XIV est apparu à la loggia du Vatican. « C’était exceptionnel » commente le jeune prêtre du diocèse.Doctorant en théologie ès sciences patristiques, l’abbé Nicolas Baijot, 37 ans, chapelain au sanctuaire de Beauraing est actuellement à Rome pour poursuivre ses travaux en vue de l’écriture de sa thèse.
« Hier, j’avais déjà bien pensé aller sur la place Saint-Pierre. Et puis, je me suis dit que c’était trop tôt, le conclave venant à peine de débuter, la fumée ne pouvait être que noire… » Ce jeudi, l’abbé Baijot avait décidé de passer du temps en bibliothèque. « Quand je suis arrivé, elle était fermée. Alors, je suis allé vers la place Saint-Pierre. Et comme j’allais passer le portail de sécurité, j’ai vu la fumée blanche qui sortait de la cheminée. C’était l’euphorie générale. »
Un premier moment d’émotion qui allait être suivi de beaucoup d’autres. Comme lors de l’intervention du cardinal protodiacre chargé d’annoncer « habemus papam » « nous avons un pape. » L’abbé Baijot : « Nous savions bien que nous avions un nouveau pape. Il a fait une longue pause avant d’annoncer le nom. Lui, il n’était pas pressé, il savait de qui il s’agissait ! Autour de moi, les gens étaient impatients et parfois déçus que le pape soit américain et pas italien. » Une déception vite oubliée. « Les personnes présentes étaient vraiment étonnées qu’un Américain parle aussi bien le latin et l’italien. »Le jeune doctorant a encore remarqué que si le pape François était apparu, le jour de son élection, à la loggia en soutane, son successeur a fait le choix de porter tous les habits liturgiques : le surplis, la mozette et l’étole.C’est la tête pleine de souvenirs que l’abbé Baijot a rejoint son logement. Et ce soir à Rome, la patience était de mise. Les embouteillages étaient aussi pour les piétons privés de bus.
C.B.
