Le week-end des 26-27 octobre s’annonçait printanier et cette retraite annuelle organisée par le Service « Aiguillages » du diocèse de Tournai avait été planifiée dans les moindres détails. Ce furent en effet, pour les 40 participants (30 personnes porteuses de handicap venues de deux institutions et 10 éducateurs et bénévoles), deux journées superbes grâce à cette météo inespérée mais surtout par le climat fraternel et priant qui y régna.
Comme guide pour nos partages, nous avions choisi une nouvelle fois Bartimée, cet aveugle mendiant que Jésus fit passer des ténèbres à la lumière, un passage-clé qui fut au cœur de ce temps fort.
Le vendredi soir fut pour les résidents des « Huit Bonniers » du Rœulx le temps de l’installation et de la découverte de la Maison Sainte-Marie à Ave-et-Auffe (diocèse de Namur), gérée par une petite équipe efficace et accueillante (Marie-Christine, Aristide et une discrète cuisinière). Découverte aussi combien le « noir » pouvait être angoissant et paralysant. Personne, dans la chapelle du lieu, sans lumières, ne pouvait trouver sa chaise ! Mais une ou deux petites lumières… et bientôt tout devenait plus facile et plus paisible.
Une expérience dont il fut fait écho le lendemain auprès des derniers arrivés de « La Pommeraie » d’Ellignies-Ste-Anne. On était au complet pour creuser ces deux images : oui, dans nos existences, il y a des temps, une part de « noir » (tristesse, deuil, isolement, colère, incompréhension…) mais aussi de petites lumières capables de le faire reculer (amitié, partage, prière, une parole de Jésus, de petits signes personnels, etc.) La matinée de ce samedi passa donc vite pour nos trois petits groupes de réflexion….
Le temps, l’après-midi, était de la partie, idéal pour se promener aux alentours : sur notre route, un troupeau surprenant d’alpagas, la rivière, tout un bois aux couleurs d’automne, le village et ses maisons aux belles pierres… Que du bonheur ! Mais le clou de cette après-midi, qui marquera encore longtemps beaucoup d’entre nous, ce fut la rencontre avec Frère Bart, de et à la Communauté de Tibériade à Lavaux-Sainte-Anne : son accueil chaleureux, son histoire personnelle, son témoignage de foi partagé avec simplicité, humour et justesse, dans un cadre enchanteur interpellèrent Anne-Sophie, Vincent, Agnès, Domitille, Rémi, Hugues et tous les autres. Des paroles simples mais ô combien riches… Ainsi, nous raconta-t-il, D’où viennent les perles ? D’une déficience, d’une blessure à laquelle le coquillage fait face en secrétant ce qui deviendra cette petite merveille ! Quelle image parlante pour celles et ceux que le handicap, les aléas de la vie menacent. Mais il y a la force et la lumière du Christ, toujours présent à leurs côtés et pour qui chacun est unique. Et de chacun, ce dernier peut faire jaillir des trésors de cœur. Cette magnifique rencontre se clôtura par un temps de prière dans leur chapelle à l’aménagement si particulier.
De retour, après un bon repas convivial, et pour les plus vaillants, une petite veillée animée par le Père Pierre Kungi et Charlotte, notre guitariste.
Le dimanche matin fut consacré à l’évaluation et au choix d’un engagement personnel : comment garder cette lumière qui éclaira si bien le cœur de Bartimée, le fit crier son désir de vie, se mettre debout, puis suivre Jésus ? Chaque groupe en fit une prière d’action de grâce et une intention partagées pendant l’eucharistie finale où nous retrouvions comme Évangile – hasard providentiel de la liturgie – celui de la guérison de Bartimée !
Pour conclure en beauté ces deux journées, un petit arrêt à Beauraing et à son espace de prière « L’aubépine » tout nouvellement réaménagé… avec ce dernier « clin-Dieu » : l’abbé Rochette, recteur du sanctuaire, rencontré à l’improviste, nous pilota de la basilique au Centre marial et à sa vidéo sur les apparitions.
Ce week-end s’acheva par le verre de l’amitié pour ceux dont le visage radieux en disait long sur la bonté d’une telle rencontre.
Merci encore à chacun(e) pour sa présence, merci au Seigneur d’avoir démultiplié nos bonnes volontés pour faire de son Église comme une auberge réconfortante, surtout pour les plus fragiles.
Philippe Dumont
Pour le Service « Aiguillages »