Une potale est une niche contenant une statuette de la Vierge Marie ou d’un saint protecteur. Répandue en Wallonie et en Picardie, ce belgicisme désigne une cavité laissée intentionnellement dans un mur, en façade, au-dessus d’un linteau de porte ou à l’angle d’un bâtiment. Le quartier d’Outremeuse à Liège en regorge.
Levez-les yeux. Certaines potales remontent au Moyen Âge et font l’objet d’une dévotion à Marie. Chaque matin du 15 août, le comité organisateur des festivités leur rend visite et les fleurit. Une tradition qui perdure.
Mini-autel en bois peint, empreint de naïveté, la potale est le fruit d’une tradition remontant au XIVème siècle. A l’époque, ces niches creusées à même les maisons rendent le plus souvent hommage à saint Roch, protecteur contre la peste ou à la Vierge. Au fil du temps, le culte marial l’emporta. Des locataires d’immeubles désirant eux aussi leur potale, dès les XVIe–XVIIe siècles, les niches creusées à même les murs furent remplacés par des niches en bois, accrochées aux façades. En raison de leur valeur esthétique et historique, de nombreuses potales sont considérées comme faisant partie du petit patrimoine et sont protégées par arrêté voire classées.
Cavités protégées et protectrices
Le 15 août, dans le quartier liégeois d’Outremeuse, c’est aussi la fête des potales. Chaque statuette est parée de ses plus beaux atouts et les potales sont fleuries et illuminées. Lors de la procession, un hommage est rendu à chaque Vierge, de la rue Beauregard à la rue Roture en passant, entre autres par celle de la rue des Récollets (voir photo).
Celle-ci plus précisément est composée d’un dais en métal relativement fin, découpé et courbé, destiné à protéger l’autel, composé d’une niche en bois garni d’une paroi vitrée. Au sommet figure un toit en double pente. L’autel abrite une statuette habillée de la Vierge à l’Enfant. Le fond, en bois, est orné de petites étoiles. Cette potale est souvent reconnue comme étant « la plus belle » car l’ensemble est peint en un nuancier de bleu et de blanc, avec quelques rehauts dorés soulignant le décor finement singulier.
Si vous passez par Dju D’là, vous savez quoi faire. Levez-donc la tête!
Régine KERZMANN