Dans une vidéo diffusée par l'Eglise Catholique à Bruxelles, Sœur Valérie, aumônière de prison nous présente une nappe d'autel réalisée par les détenus de plusieurs prisons bruxelloises. Un projet atypique, mais avant tout profondément humain et rassembleur, qui a permis de faire vivre l'esprit synodal au sein même des prisons.
On le devine, les liens sont quelque chose qui parlent beaucoup aux prisonniers, eux qui souffrent quotidiennement d'être séparés des leurs. Soucieuses de mettre cette souffrance en lumière, les Journées Internationales des Prisons, organisées en automne dernier, portaient justement sur le thème des liens.
Dans ce cadre, il a été proposé aux détenus de plusieurs prisons bruxelloises de confectionner ensemble une nappe d'autel afin de tisser des liens entre-eux, entre prisonniers, mais également avec le monde extérieur. En pratique, chaque prisonnier a été invité à décorer un carré de tissu sur le thème des liens. La même démarche a été proposée dans plusieurs paroisses. Ensuite tous les carrés ont été mélangés et cousus ensemble pour aboutir à cette nappe en patchwork. C'est ce résultat final, et tout le processus d'élaboration en amont, que nous présente aujourd'hui Sœur Valérie, aumônière à la prison de Forest, dans une vidéo réalisée par l'Eglise Catholique à Bruxelles. (retrouvez la vidéo en fin d'article 👇)
Le synode jusque dans les prisons
"Au départ, ce n'est pas du tout un projet synode", confie Sœur Valérie. "Mais quelque part ça l'est devenu, avec ce va-et vient entre l'extérieur et l'intérieur de la prison". Dotée d'une grande force de sensibilisation et couverte de petits messages tous plus riches et captivants les uns que les autres, la nappe n'est pas encore prête à être rangée au placard. Bien au contraire : "Le projet ne s'arrête pas là. On l'utilise en prison pour les eucharisties, surtout les jours de fête. Ensuite le but est que la nappe voyage, dans les paroisses, au sein de groupes, bref quiconque souhaiterait faire quelque chose autour de cette nappe ...".
D'ailleurs, les fidèles présents à la cérémonie d'envoi du synode le 4 juin dernier à la Basilique de Koekelberg auront peut-être déjà remarqué cette drôle de nappe sur laquelle était placé l'évangéliaire.
Au final, cette initiative n’est qu’une partie de celles qui ont été offertes aux prisonniers dans le cadre du synode. Ils ont par exemple également créés des drapeaux qui ont été utilisés lors des marches vers la Basilique le 4 juin dernier. Une manière pour les détenus – comme avec la nappe – d’être présents sans pouvoir l’être physiquement.
Clément Laloyaux (avec le Service Communication de l'Eglise catholique à Bruxelles)