La menace devient de plus en plus pesante sur l'avenir des cours de religion (et de morale) qui deviendraient optionnels dans l'enseignement officiel. Réaction du Grand Rabbin de Bruxelles, Albert Guigui.
"Je pense que c'est une décision malheureuse, regrette le Grand Rabbin, parce que le cours de religion est malgré tout un lieu privilégié où l'enfant reçoit une culture qui le plonge dans ses racines donc lui permet de s'ancrer profondément dans sa tradition." Un lieu aussi où il est éduqué aux notions de citoyenneté, de tolérance et d'accueil de la différence, enfin un lieu d'ouverture à la dimension spirituelle qu'on ne peut aujourd'hui ignorer, ajoute Albert Guigui.
Le cours de religion est un rempart contre l'extrémisme
Le cours de religion est aussi un moyen de s'intégrer de manière heureuse et harmonieuse dans la société ; la suppression de ce cours risque donc d'entrainer un déracinement dommageable pour tous les jeunes aux conséquences dramatiques pour notre société, alerte le Grand Rabbin.
Le cours de religion serait un rempart contre l'extrémisme car "Il permet de recevoir dans le cadre de l'école un enseignement religieux ouvert et tolérant, supervisé par le chef d'établissement, donné par des enseignants formés". Garanties que l'enfant ainsi plongé, de manière éclairée et contrôlée, dans les racines de sa tradition religieuse, ne devienne une proie facile pour les intégristes de tout poil.
Rendre le cours de religion optionnel serait donc très dommageable car cet enseignement permet justement de résister aux sirènes extrémistes et de protéger les jeunes marginalisés contre des personnes malveillantes. Le cours de religion reste un moyen efficace pour enseigner l'éthique et la morale. Enfin, il est un cours de citoyenneté et de valeurs. "On va priver nos enfants d'une dimension cruciale" insiste encore Albert Guigui. "Un enfant sans racines sera emporté par le premier vent contraire."
Sophie DELHALLE