
La transition écologique est autant un cheminement intérieur qu’extérieur_Photo: Creative Commons
Pour agir, il faut savoir se poser! En Belgique, l’asbl Réseau Transition.be en est bien consciente et accompagne les acteurs de la conversion écologique tant au niveau collectif qu’individuel.
Cette association est active en Belgique francophone depuis 2012. Inspirée de Rob Hopkins – initiateur en 2005 du mouvement international des villes en transition -, elle permet à de nombreuses initiatives écologiques et sociales citoyennes de se mettre en place. Son but est d’encourager, inspirer, mettre en lien et offrir du soutien tant aux individus qu’aux groupes, communes, quartiers… Elle propose des formations, des actions, des outils et publications, des événements, des rencontres… et accompagne plus de 120 initiatives en Wallonie et à Bruxelles.
Benoît de Bellefroid est administrateur de ce mouvement relié à d’autres actifs dans les pays de la francophonie. Faire partie d’un réseau international permet de partager les expériences et de savoir que chaque action locale contribue à un projet global de réponses positives aux grandes questions de notre époque. Lorsque des centaines de milliers de personnes dans le monde agissent au niveau local, le changement est réellement possible!
Un équilibre à maintenir
Toutefois, au fil des expériences d’accompagnement, l’équipe de Réseau Transition.be a fait un constat important: pour prendre soin de notre Maison Commune, l’harmonie que l’on veut créer avec notre environnement doit aussi se vivre en nous. Comme le dit l’adage, il ne suffit pas de changer le monde, il faut aussi se changer soi-même.
Dans notre société occidentale en particulier, nous sommes formatés par un mode de pensées qui privilégie l’efficacité, la performance, la rentabilité, la productivité et soutient l’idée d’une croissance infinie. Or changer de paradigme ne se fait pas si vite. Dès lors les « transitionneurs », comme les appelle Benoît de Bellefroid, se sentent pris par l’éco-anxiété face aux urgences climatiques.
Il faut donc apprendre aux acteurs de la transition à accepter leurs émotions, se ressourcer et déculpabiliser face à leurs limites. C’est pourquoi le Réseau a mis en place une formation spécifique sur les changements à mener au niveau personnel pour développer une relation à soi plus authentique et modifier notre rapport aux autres.
Faire et être
« Agir donne de la confiance, relève Benoît de Bellefroid, mais pour faire des choix, il faut être capable de se poser. » Les formations en transition intérieure proposent des outils adaptés car tout le monde n’est pas toujours conscient de ce besoin d’équilibre entre action et contemplation. Ainsi, quand une entreprise fait appel au Réseau pour l’aider à réaliser sa transition écologique, elle n’a pas toujours conscience que cela demande des changements personnels. « Nous introduisons alors des éléments par touches subtiles tels qu’un moment d’ancrage, de présence à l’instant. Parfois on démarre par un travail corporel sur la respiration ou sur la relation à l’autre ou encore sur la façon de prendre des décisions en intelligence collective. Le mot clé est l’équilibre: la transition intérieure est en effet un enjeu physique, psychologique et spirituel » fait remarquer notre interlocuteur. Et en terme de spiritualité, la nature est le lieu idéal pour se sentir connectés à l’univers; c’est pourquoi les formations se passent en grande partie « au vert ».
Depuis leur lancement, il y a deux ans, les formations en transition intérieure rencontrent un vif succès car elles répondent vraiment à un besoin; pendant le confinement, la demande a même augmenté. A l ‘instar des communes et des comités de quartier, les entreprises sollicitent de plus en plus Réseau Transition.be.
Destinées à tous les publics, les formations se font en groupe car « s’extraire de ses conditionnements n’est pas une chose aisée, et cela nécessite d’être entretenu, consolidé et enrichi à travers des échanges et des partages ».
L’intérêt de Réseau Transition.be c’est qu’il agit comme une plateforme réunissant un grand nombre de praticiens accompagnateurs. Ils sont près de 120 à avoir répondu à l’appel du Réseau, ce qui permet d’offrir une belle palette d’aide selon les demandes formulées.
Charité bien ordonnée…
La transition intérieure peut se pratiquer de multiples façons. Prendre le temps de se poser amène une paix et un recul qui permettent de faire face aux multiples pressions que nous subissons et que nous nous imposons. Cela permet aussi de raviver et d’entretenir jour après jour l’énergie de vie qui pousse chaque personne à agir, et ce même si l’on n’est pas (encore) acteur ou actrice de la transition.
Nancy Goethals
Pour plus d’infos: https://www.reseautransition.be