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Réaliser un virement ou rechercher de l'emploi sur Internet, envoyer un mail à l’administration communale ou inscrire son enfant à l’école... autant de choses qui paraissent pour beaucoup évidentes mais qui ne le sont pas pour les personnes qui rencontrent des difficultés avec l'écrit.
En Belgique, 1 adulte sur 10 a des difficultés à lire et écrire un texte simple de la vie quotidienne et rencontre des problèmes d’accès et d’utilisation des langages numériques. Le confinement contre le Covid-19 a agi comme un accélérateur d’exclusion pour les citoyen·ne·s qui ne maîtrisent pas les outils numériques.Pour sensibiliser à cette problématique, l'association Lire et Ecrire Bruxelles lance une nouvelle campagne
de sensibilisation avec 4 vidéos inspirées de témoignages de personnes en formation d’alphabétisation. Nous y retrouverons le personnage de Rosa, une jeune femme piégée par la numérisation généralisée d’un grand nombre d’activités et de services.
Des chiffres méconnus
Selon le SPF Économie (2018), un habitant sur cinq ayant un faible revenu familial n’a jamais utilisé Internet (21,5%). Pour les personnes faiblement qualifiées, il s’agit même d’une personne sur quatre (24 %). Avant le confinement, la tendance à la digitalisation des services publics était déjà bien présente. Avec le confinement, cette digitalisation s’est renforcée et les possibilités de se faire accompagner par des personnes en face à face se sont faites rares, voire inexistantes. La sortie de crise va-t-elle voir réapparaitre
les services aux guichets ? Sans doute mais peut-être dans une proportion moindre.
Le rôle de cette campagne est aussi d’adresser aux responsables politiques une série de recommandations pour mettre fin à ces inégalités d’accès aux ressources numériques et de promouvoir une meilleure prise en compte des personnes en difficulté avec l’écrit en menant une véritable politique d’inclusion numérique.
Cinq mesures concrètes et urgentes
Pour éviter de laisser une part si importante de la population sur le carreau, Lire et Ecrire a établi une liste de cinq mesures qui doivent permettre de contourner les pièges du numérique.
1. Financer amplement et structurellement (personnel de formation et équipement informatique) la formation au numérique dans les associations d’alphabétisation.
2. Renforcer les Espaces Publics Numériques (EPN) existants, en créer de nouveaux dans les quartiers où ils sont nécessaires .
3. Mettre en place un plan ambitieux de lutte contre la fracture numérique pour que tous les foyers bruxellois aient accès gratuitement à un kit de base comprenant du matériel informatique et une connexion Internet.
4. Prendre en compte les personnes en difficulté avec l’écrit dans le développement des applications numériques des services publics en intégrant des interfaces basées sur l’image et le son et non pas exclusivement sur la lecture et l’écriture.
5. Garder des services publics accessibles à toutes et à tous et conserver des guichets permettant un accompagnement et un accueil de qualité dans l’ensemble des services publics et d’intérêt généraux (banques, hôpitaux, mutuelles, etc.).
