Il succède à Luc Lysy comme doyen du Pays de Charleroi et n’habitera donc plus au Séminaire de Tournai mais ne délaisse pas pour autant les séminaristes…
Quand Mgr Harpigny lui a demandé de devenir doyen à Charleroi, l’abbé Daniel Procureur a d’abord émis différentes objections. « Mais lors d’une deuxième rencontre, un certain nombre de choses ont été clarifiées et je peux désormais quitter le Séminaire en paix, en sachant qu’il est en de bonnes mains grâce à Jean-Pierre Lorette. Il devient directeur et économe d’une maison qu’il connaît et aime. Un adjoint a d’ailleurs été engagé et est dès à présent entré en fonction. »
Il faut dire qu’en seize années de présidence du Séminaire, l’abbé Procureur a pu insuffler un supplément d’âme à la grande maison de la rue des Jésuites, notamment grâce à la: présence de la communauté des religieuses de l’Assomption et du kot Siloé. De nombreuses célébrations ont lieu dans l’église (dont on vient de remplacer l’éclairage) et la chapelle (entièrement rénovée voici quelques années). Le grand auditoire est régulièrement occupé par des cours de l’Institut de Théologie et les conférences du cycle « Connaissance et Vie », pour ne citer que ces activités-là. De toute cette vie du Séminaire, Daniel Procureur rend compte chaque mois dans une lettre envoyée par mail à de nombreux amis de la maison.
S’il quitte l’animation quotidienne du Séminaire, l’abbé Procureur en reste le président, mais aussi vicaire épiscopal, chargé des ministères ordonnés (prêtres et diacres). Dès ce début septembre, le diocèse de Tournai aura sans doute la joie d’accueillir deux nouveaux séminaristes : ils seront désormais quatre à suivre leur formation à Namur tout en demeurant reliés à leur diocèse d’origine. Il est d’ailleurs demandé aux candidats d’être attachés à cette terre du Hainaut où ils exerceront un jour leur ministère.
Une région marquée par le passé industriel
Mais revenons à sa nomination à Charleroi : « J’ai toujours fait le choix d’obéir à mon Evêque – Mgr Huard puis Mgr Harpigny – tout en disant ce que je pensais. Cela rend libre. C’est donc positivement que j’ai accepté cette nouvelle charge. En tant que doyen du Pays de Charleroi (ndlr : nouvelle appellation de l’ancien doyen principal de la région pastorale de Charleroi), j’aurai comme mission de mettre du lien entre les douze unités pastorales. Ses responsables sont désormais appelés curés et plus de la moitié d’entre eux sont des prêtres venus d’ailleurs. Etre prêtre, c’est proposer de vivre l’aventure chrétienne, œuvrer pour faire rencontrer le Christ. »
Le Pays de Charleroi, c’est la région la plus peuplée du diocèse, indique son nouveau doyen. C’est aussi une contrée dont l’histoire est marquée par le passé ouvrier, donc la solidarité et la diaconie y ont leur place. Sur le plan religieux, il faut souligner aussi la présence de lieux-sources, comme le sanctuaire de Sainte-Rita à Marchienne-au-Pont ou l’abbaye de Soleilmont à Fleurus.
Dès à présent, Daniel Procureur est sur le terrain : l’une de ses premières visites a été, début août, pour le 64e anniversaire de la catastrophe du Bois du Cazier à Marcinelle. Si son installation officielle est programmée pour le 4 octobre à 15h à la basilique Saint-Christophe, il sera à l’œuvre dès cette rentrée de septembre.
Adepte de la démarche « Voir (c’est-à-dire écouter), juger (discerner), agir » chère au Cardinal Cardijn, le nouveau doyen Procureur n’arrive cependant pas en terrain inconnu. Mais il souligne aussi à propos des habitants de sa nouvelle terre d’élection : « Les aimer, c’est les connaître. Si l’on croit déjà tout connaître, c’est dangereux. Le Christ lui-même est toujours à découvrir ; j’aime beaucoup l’Evangile de Marc, où le secret messianique est central. »
Hubert Wattier
Quelques points de repères
Né à Harchies en 1962, Daniel Procureur est prêtre depuis 1988. Marqué durant son adolescence par quelques pères jésuites, dont il est l’élève à Mons, il choisit cependant – après un temps de réflexion mis à profit pour suivre une candidature en droit – de devenir prêtre diocésain. Durant sa licence en théologie, il est vicaire dominical à Ath, sa première fonction en pastorale territoriale. Objecteur de conscience, il fait son service civil au Zaïre, tout en étant enseignant. C’est aussi une mission qu’il a toujours remplie à différents niveaux. De retour d’Afrique (où il fera ensuite plusieurs voyages), le voilà vicaire à temps plein à Ath, aumônier de Vie Féminine et des Patros dont il devient en 1994 aumônier national. L’année suivante, il est responsable du service pastoral des jeunes du diocèse. 2001 marque un tournant : Mgr Huard le nomme doyen principal de la région de Mouscron-Comines. Une mission de courte durée cependant car le nouvel évêque, Mgr Harpigny, l’appelle en 2003 à ses côtés comme vicaire épiscopal chargé de la formation et des ministères, puis dès l’année suivante comme président du Séminaire. Daniel Procureur était aussi depuis 2003 vicaire dominical dans l’unité pastorale de Beloeil-Bernissart (sa région natale puisqu’il est, rappelons-le, originaire d’Harchies). L’UP lui dira au revoir et merci le 20 septembre à 15h en l’église de Beloeil. |