Des hommes et des femmes, mariés ou célibataires, avec ou sans enfants, prêtres, diacres, religieux (ses) ou laïcs, s’engagent avec les autres soignants dans les services d’aumônerie auprès des hôpitaux de notre diocèse. Ils sont le signe visible d’une Eglise qui se veut proche de ceux qui souffrent et qui luttent.
En cette période de coronavirus, c’est avec la peur au ventre qu’ils vont parfois travailler. Ils sont conscients de prendre des risques pour eux-mêmes et pour leurs proches. Mais la situation est telle que la mobilisation des professionnels de tous les services est demandée par les responsables des hôpitaux. C’est “une reconnaissance officielle” selon Caroline Werbrouck, responsable du Vicariat de la Santé, qui révèle “l’importance donnée par les institutions à l’accompagnement pastoral”.
Présence sous risque
Bien entendu, l’accompagnement ne se fait pas n’importe comment. D’importantes mesures de sécurité ont été mises en place pour protéger le personnel et les autres patients. “Ceux qui ne sont pas infectés n’ont plus, par exemple, la possibilité”, selon Sœur Bérengère, “de recevoir la visite de leur famille”. Le travail du service dont elle est responsable au CHU consiste par conséquent à être présent à côté de ceux qui sont seuls et de maintenir le lien avec les familles par téléphone. Il ne s’agit pas de transmettre des informations médicales, mais de “raconter comment le patient se sent dans sa vie de tous les jours, y mettre parfois un peu d’humour en vue de faire sourire les gens, remédier à ses problèmes de communication, ou de demander à la famille de prier pour lui, parce que c’est dur”.
De manière générale, nous dit Marie Duval, le travail pastoral au CHR, même s’il est situé au cœur du combat contre l’épidémie, subit aussi les conséquences du confinement. “Je ne peux plus réaliser des visites systématiques pour le moment, mais je vais là où on me demande”. Le message est clair pour la responsable de la Citadelle: “Nous ne vous abandonnons pas, nous sommes là!”. Il est adressé autant à la direction de l’hôpital, qu’aux professionnels et aux patients. Qu’en est-il alors des patients infectés par le COVID-19? Les mesures prises sont très différentes d’un lieu à l’autre. Au CHR, il est exclu de les rencontrer, mais le fait de rester à l’hôpital favorise une communion spirituelle avec eux. Au CHU, des mesures se prennent pour que les aumônières puissent éventuellement les visiter. Mais le matériel de protection manque, et il faut donc être circonspect. Elles se rendent aussi “disponibles pour les célébrations en comité restreint à la salle des défunts tout en prenant les précautions nécessaires”. Cela ne se vit pas sans distance par rapport au corps du défunt qui reste contagieux pendant trois jours.
La force de la prière
Bérengère Noël remercie le Foyer de Charité de Spa et les Bénédictines de Liège pour leur prière explicite auprès des patients et du personnel. Cette solidarité est affichée sur la porte de la salle de prière. Une telle annonce a touché profondément le personnel. Marie Duval vit de son côté cette crise comme “le temps du redressement: ‘Redressez-vous, levez la tête’ nous dit Jésus”. Durant cette épreuve, elle nous invite à rester debout – malgré tout!
Jean-Philippe de Limbourg,
Responsable adjoint du Vicariat Evangile & Vie