Pendant 6 ans, Tournaisiens ou touristes admirant Notre-Dame la majestueuse de la place Paul-Emile Janson ont eu la vue barrée par l’une des plus imposantes grues d’Europe. Cette fois c’est fini, l’engin de 90 m de haut et de 250 tonnes est démonté pièce par pièce. Mais le chantier, lui, n’est pas terminé.
Une grue pour démonter une grue…
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En invitant la presse à le rejoindre au pied de la grue monumentale ce 5 novembre 2019, Serge Hustache, président du Collège provincial, voulait avant tout marquer la fin d’un cycle, une étape symbolique dans ce chantier hors normes, ce « chantier du siècle ». Cette grue qui a rendu d’innombrables services n’est maintenant plus nécessaire, et les amoureux de patrimoine religieux vont retrouver sur Notre-Dame une vue libre de presque toute entrave.
C’était aussi l’occasion pour M. Hustache de remercier la Province et l’entreprise « Monument Hainaut » pour leur travail, le tout dans les délais impartis, ce qui est plutôt rare dans un chantier d’une telle envergure.
Ghislain Claerbout, l’administrateur délégué de l’entreprise de restauration, s’est de son côté réjoui d’un démontage qui semble se passer sans anicroches : « Cela semble facile, tout se passe bien, mais cela reste une opération délicate, et sans répétition. Cela dépend des conditions climatiques, pour le moment c’est idéal, il n’y a pas de vent. Et les boulons qui ont été placés il y a 6 ans se dévissent sans problème… »
Certains petits travaux intérieurs vont maintenant pouvoir être effectués, toujours sur le budget de l’accord-cadre en cours. « Il y a un tout petit peu de retard dans la réfection du dallage du transept », reconnaît le président du Collège provincial, « mais nous ne voulons pas agir dans la précipitation et les travaux reprendront donc en janvier, pour permettre de passer sereinement les fêtes de Noël et laisser se dérouler le spectacle de Luc Petit dans les meilleures conditions ».
Le budget déjà alloué permettra aussi le remplacement de contreforts ou la dépose des vitraux du chœur gothique, étape indispensable pour poursuivre la restauration, mais le planning n’est toutefois pas encore établi car cette dépose est extrêmement compliquée. Les vitraux sont en effet historiés et réclament des soins et des procédures très spécifiques à définir. Ensuite, il faudra renégocier avec la Région wallonne pour obtenir le financement nécessaire (estimé entre 30 et 40 millions d’euros) pour la fin du chantier. Mais ça, c’est une autre aventure…
- Plus de détails sur l’ensemble des travaux dans notre précédent article, « Cathédrale de Tournai : une page des travaux se tourne » (juin 2019)