Après Bruxelles, Liège, Ostende et Montaigu, c'est à Charleroi que Pro Migrantibus Afrique, section de la Commission Episcopale Pro Migrantibus, a fait escale pour la 5e édition de cette grande fête de l'interculturalité.
Plusieurs centaines de personnes venues de toute la Belgique ont célébré, chanté, dansé, échangé au cours d'une journée festive et baignée de soleil.
Beaucoup sont arrivés en car. Par dizaines, des membres des communautés africaines d'Anvers, Gand, Ostende, Bruxelles, Liège ou encore Mons ont rallié Charleroi dès le matin, ce samedi 15 septembre 2018, pour participer à la « Journée nationale interculturelle africaine ». Le Service Pastoral des Migrations du diocèse de Tournai n'avait pas ménagé ses efforts pour accueillir dignement cet événement au thème évocateur : « Ensemble fêtons l'interculturel en Wallonie ».
Premier temps fort de la journée, l'eucharistie présidée par Mgr Harpigny en la basilique Saint-Christophe, qui domine le cœur historique de la Ville-Haute. Alors qu'on aperçoit des voitures, des promeneurs ou des ouvriers communaux par la porte vitrée de l'édifice, à l'intérieur tout le monde se prépare à ce grand moment. Très vite, l'édifice est comble, presque plus de chaise vide. Au bout de la nef, la grande porte s'ouvre. Le soleil pénètre soudain à flots dans la basilique. Le cortège des célébrants fait son entrée, précédé par un groupe de « Jeunes du monde » qui, par quelques pas de danse enthousiastes au rythme d'un chant en lingala, donne tout de suite le ton de la célébration.
Un acte de confiance
Entouré pour cette cérémonie multilingue (avec lectures et interventions tour à tour en français, anglais et néerlandais, ponctuées de chants en kirundi, duala, kikongo mais aussi en latin, en polonais ou en italien) par Mgr Dieudonné Watio (évêque de Bafoussam au Cameroun) et Mgr Emery Kibal Mansoong'loo (évêque de Kole en RDC), Mgr Harpigny a rappelé dans son homélie que de tous temps, des gens ont quitté leur pays, se sont déplacés. La plupart de ces migrations ne sont pas des actes libres car elles sont dictées par la guerre, la famine, le besoin de soins de santé, le désir d'accéder à de meilleures études. Des départs « forcés » souvent empreints de souffrances et de nombreuses difficultés.
Beaucoup de gens sont aussi nés ici mais ont une partie de leur histoire ailleurs et gardent des liens forts avec leurs origines. « Pour être heureux, nous avons besoin les uns des autres », a souligné notre évêque, « pour construire ensemble une société où l'on se sente bien. Une rencontre comme celle d'aujourd'hui est un acte de confiance, par lequel on s'engage à bâtir un monde nouveau, dans lequel chacun se sente accueilli et ainsi puisse donner le meilleur de soi ».
Djembés carolos et petits plats d'ailleurs
Au terme de cette belle eucharistie festive, rendez-vous était donné à quelques centaines de mètres de la basilique, au parc Depelsenaire. Château et toboggan gonflables ou grimage pour les plus jeunes, spécialités culinaires de Côte d'Ivoire, de RDC, du Cameroun, du Burundi, du Sénégal et d'Italie pour tous, et surtout de nombreux stands pour s'informer et découvrir d'autres réalités.
La Pastorale des migrations était naturellement présente, notamment pour détricoter préjugés et idées fausses sur les flux migratoires. À ses côtés, des associations représentant la communauté africaine de La Louvière, les amis de Radio Maria, la Coordination des sans-papiers, le Centre régional d'intégration de Charleroi, des aides pour l'insertion des primo-arrivants (All-Juste) et quelques autres encore.
L'après-midi allait ensuite se poursuivre au son des djembés carolos et des tambours burundais, pour permettre aux participants de garder le rythme jusqu'à la soirée dansante !
Texte et photos: Diocèse de Tournai