La liturgie, une mission pour le chrétien !


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La liturgie, une mission pour le chrétien !
Par Anne-Elisabeth Nève
Publié le - Modifié le
4 min

En partenariat avec les services diocésains de formation et la commission interdiocésaine de pastorale liturgique (CIPL), cette faculté a organisé sa 25ème journée pastorale sur le thème : Donner du goût à nos liturgies. Critères de discernement pour les célébrations dominicales.

Une journée qui a rassemblé prêtres, religieux et religieuses, laïcs, dont plusieurs membres des équipes liturgiques, venus de toute la Belgique francophone. C’était en présence des évêques Jean-Luc Hudsyn, Jean-Pierre Delville (Liège), Guy Harpigny (Tournai) et Pierre Warin (évêque adjoint de Namur).

Cette 25ème journée pastorale a drainé du monde. Il faut le dire, le sujet donner du goût à nos liturgies colle bien aux préoccupations presque quotidiennes des communautés et des paroisses. Pour Eric Gaziaux, doyen de la Faculté de théologie, il manifeste cette volonté de lier praxis chrétienne et différents contextes d’expression de nos existences.Ainsi, à cette rencontre, différents vécus liturgiques et réflexions pastorales se sont interrogés et complétés.

Une préoccupation européenne

Des liturgies de moins en moins fréquentées, ce n’est pas typiquement belge. Les plupart des églises européennes sont concernées. Pour le frère Patrick Prétot, professeur à l’Institut catholique de Paris et moine de l’abbaye de la Pierre-qui-Vire, il s’agit de réfléchir à la manière de mettre en musique des enjeux différents. Il faut retrouver le goût de la liturgie.

A ses yeux, trois critères méritent attention : la qualité du prédicateur, la beauté des chants et l’ambiance religieuse. Au-delà, pour le bénédictin, il s’agit aujourd’hui de retrouver l’intuition évangélique fondamentale assortie de cette invitation du Christ : Venez et voyez. Minoritaires, les chrétiens sont porteurs d’un Évangile qui n’est pas un produit de grande consommation. Ils sont porteurs d’un Évangile qui est un feu fomenté par l’Esprit Saint et qui mérite d’être communiqué. Raviver la foi pascale. Habiter notre Évangile de miséricorde, voilà autant de pas à faire pour entrer en liturgie aujourd’hui.

Qui dit la messe dimanche ?

On le voit, la liturgie est essentiellement communautaire. Jouer solo est un non-sens. L’abbé Jean-Marc Abeloos, du Service de la Liturgie de notre Vicariat, l’a relevé. La réforme liturgique du concile Vatican II a replacé la célébration de l’eucharistie comme une mission de toute l’assemblée. N’empêche. Dans le donner goût à nos liturgies, le célébrant comme « président » tient un rôle important. Tout en travaillant à une participation efficace et fructueuse des fidèles, ses propres capacités de communiquer et d’exercer sa présidence comme un art avec justesse sont convoquées.

La belle articulation entre célébrant et assemblée s’est illustrée lors de cette journée. Que ce soit avec Jean-Luc Lepage, organiste à la Collégiale de Dinant. Que ce soit aussi avec Isabelle Poncelet, chef de chœur à Habay-la-Neuve. Dans un cas comme dans l’autre, on a vu comment ces acteurs, dans leurs différents registres, contribuent à la beauté de la liturgie. A l’heure des Unités pastorales, Fabrice de Saint Moulin et Marie-Louise Nkezabera ont proposé des éléments éclairants pour des actions liturgiques et pastorales menées dans leur UP d’Alleur-Awans, dans le diocèse de Liège. La communauté des bénédictines de Hurtebise a apporté sa touche à cette journée de réflexion. Les près de 350 participants ont vu transparaître, dans l’équipe conduite par Sœur Raphaëlle, la synergie pour une liturgie vécue comme rencontre avec le Seigneur.

Restent les critères

Contextes différents, approches variées aussi de la liturgie. Quelques critères, inspirés des textes de l’Eglise et des sciences humaines, peuvent guider. Retour ligne automatique
Le professeur Arnaud Join-Lambert, de la Faculté de Théologie, s’y est attelé avec efficacité. En écho au professeur Prétot, pour de belles liturgies, il s’agit d’ancrer l’expérience de la foi en faisant attention à ce qui se vit sur un territoire donné. Le parfum de la terre à humer (expression de Romano Guardini) consiste à aller à la liturgie avec, comme présents, le patrimoine culturel, les chants liturgiques, la musique sacrée inculturée dans les langages musicaux de l’actualité. Dans ce cadre, le fruit d’une telle osmose liturgique, l’extraordinaire, reçoit la vocation de devenir un ordinaire merveilleux et attractif. L’émotion, revue dans ce cadre et à la lumière de évangile, ne peut qu’être un ingrédient souhaitable, a martelé le professeur Join-Lambert.

Une telle beauté liturgique n’est pas désirée pour elle-même. Elle est à inscrire dans un tout. Ce tout qui consiste à tenir en même temps les bannières de la diaconie, de la catéchèse et du service pour découvrir Dieu et le faire connaître à ceux qui ne le connaissent pas encore.

Prononçant ces mots, en conclusion, Mgr Jean-Luc Hudsyn, évêque référendaire de la CIPL, a insisté sur la nécessité d'une liturgie qui nous dévoile un Dieu proche, bon et accueillant. Cette disposition spirituelle devrait s’accompagner d’une volonté de relecture, d’évaluation et de discernement.

Vue ainsi, la liturgie revêt véritablement le caractère d’une mission.

Alfred Malanda,
Service de Communication du Vicariat du Brabant wallon

Sur le site de la Faculté de Théologie, retrouvez : le texte des interventions - photos et vidéos


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