Chaque année, la Wallonie met à l'honneur des personnalités exceptionnelles, des parcours inspirants, des talents en devenir, des comportements positifs. Quinze « mérites wallons » ont ainsi été attribués ce 14 décembre à Namur. Et parmi eux, Mgr Guy Harpigny, qui a été élevé au rang d'Officier.
La météo était exécrable. Et pourtant, l'atmosphère était chaleureuse et souriante, hier en fin de matinée à l'Elysette, le siège du Gouvernement wallon. Des personnalités issues de domaines bien différents étaient réunies, certaines habituées aux réceptions protocolaires, d'autres un peu intimidées, peut-être. Le ministre-président Willy Borsus et toute son équipe se sont mêlés aux récipiendaires pour une poignée de main, une accolade, un petit mot. Dès la dernière « méritante » arrivée (petit indice : c'est une humoriste et son premier seul en scène s'intitulait « Dis oui »), Jacques Mercier, lui-même élevé à la dignité de chevalier du Mérite wallon en 2013, lançait la cérémonie.
« Le mérite wallon permet de marquer notre reconnaissance aux personnes qui ont fait honneur à la Wallonie et qui ont participé à son rayonnement », explique notre « Monsieur Dictionnaire » national. « C'est une façon de saluer des parcours inspirants, de récompenser des personnes méritantes qui peuvent servir d'exemple ». Et de rappeler que le Mérite wallon comporte quatre « rangs » : médaille, chevalier, officier et commandeur (le rang suprême).
Wallonie, terre de talents exceptionnels
Willy Borsus se demande alors ce que signifie « être Wallon » à l'aube de 2018. Pour le ministre-président, une partie des missions de son gouvernement est de mettre en valeur des initiatives et des comportements positifs, des personnes créatrices de richesses, chacune dans son domaine, qu'il s'agisse de sport, de culture, de politique, de bien-être apporté aux autres. « Notre région recèle des talents exceptionnels, et il nous appartient aussi de mettre en place les structures, les budgets et tout ce qui permettra à ces talents de se développer ».
Jacques Mercier a ensuite évoqué un à un les récipiendaires de l'année. Avec un moment d'émotion tout d'abord, puisque c'est à titre posthume que le ministre d'État Philippe Maystadt a été élevé au rang de Commandeur du Mérite wallon, à peine une semaine après sa disparition. Son épouse et ses enfants étaient là pour recevoir cette récompense en son nom.
Une belle diversité
Ce sont ensuite 14 personnalités de domaines très variés et de toutes les générations qui ont été appelées. Des sportifs : David Goffin et Steve Darcis (absents mais représentés par le papa de David), ou encore la jeune footballeuse Aline Zeler, capitaine de l'équipe nationale. Un entrepreneur, une chercheuse, un chanteur baryton, une « fouineuse artistique » et altruiste de 73 ans. La chanteuse Lara Fabian, retenue à Montréal, mais qui avait envoyé une petite vidéo de remerciement. Les époux Duesberg, collectionneurs d'exception et gardiens passionnés du Musée des Arts décoratifs de Mons. L'humoriste Virginie Hocq, qui a fait le show en posant avec chacun des membres du gouvernement wallon.
Le journalisme a également été mis à l'honneur avec la médaille attribuée à Justine Katz, tandis que l'héroïsme d'un jeune homme de 21 ans, sauveur d'un automobiliste prisonnier de son véhicule en flammes, a été particulièrement applaudi.
Et puis, dans cette édition 2017, il y avait un évêque ! Représentant d'une Église « moderne et ouverte », soucieux de rendre le culte plus accessible à tous, ouvert au monde qui l'entoure, Mgr Guy Harpigny a aussi été salué pour « sa position claire et tranchée lors des différentes affaires de pédophilie qui ont touché le clergé » et pour avoir donné la priorité à la parole et au respect des victimes. Car comme l'avait souligné Willy Borsus un peu plus tôt, l'un des points communs entre toutes les personnes récompensées d'un Mérite wallon, outre le goût de l'effort et l'opiniâtreté, est sans aucun doute le courage.