La vie du carmel de Cornillon continue grâce à l’arrivée des sœurs clarisses qui succèdent aux 157 ans de présence des carmélites devenues trop âgées.
L’église du sanctuaire de Sainte Julienne (Liège) à la croisée des quartiers d’Amercœur et de la Chartreuse affichait complet ce dimanche 8 octobre pour l’installation officielle des sœurs clarisses issues du monastère de Hannut-Bujumbura. Plus de 10 prêtres s’étaient associés à Mgr. Delville qui célébrait en compagnie du père Patrick Bonte, commissaire apostolique délégué du Vatican pour le sanctuaire. Mgr Aloys Jousten, évêque émérite ; Mgr. Warin, évêque auxiliaire de Namur et Mgr. Gapangwa évêque émérite d’Uvira dans le Sud-Kivu avaient tenu à être présents à cette belle fête. La date du premier dimanche suivant la fête de saint François d’Assise ami de sainte Claire, fondatrice des clarisses vers 1220 à Assise a été expressément choisie pour cette raison. La chorale Saint-François d’Assise composée de membres d’origine africaine était aussi de la fête avec des sons et des rythmes de circonstance.
Une solidarité Liège-Burundi
En 1962 deux sœurs clarisses liégeoises et une sœur d’origine burundaise fondent le monastère de Bujumbura, qu’elles développeront pendant 40 ans. Les troubles de 2002 les poussent à venir s’installer à Hannut afin de pouvoir continuer leur vie contemplative, la formation des jeunes sœurs et l’accueil des personnes en fonction de leurs besoins dans le désormais « monastère de Hannut-Bujumbura ». Elles sont très appréciées dans le diocèse, leur travail est reconnu à sa très juste valeur, tant par les autorités ecclésiastiques que par les fidèles.
Perpétuer l’esprit et le travail des carmélites
Le sanctuaire de Cornillon est un haut lieu de la vie spirituelle liégeoise. C’est de là que la Fête Dieu a vu sa diffusion grandir depuis le Moyen-Âge à l’instigation de sainte Julienne. Durant 157 années les carmélites l’ont occupé en se consacrant à une vie de prière contemplative. Comme l’a dit Mgr Delville dans son homélie: « Sainte Claire est une exacte contemporaine de sainte Julienne de Cornillon (1192-1258). Celle-ci est bien connue pour avoir promu la fête du Saint-Sacrement: c’est pourquoi on la représente aussi avec le Saint Sacrement en mains. Les deux femmes ne se sont jamais connues, mais elles se rejoignent dans leur amour pour l’eucharistie et donc pour le Christ ». L’évêque a remercié aussi le groupe de laïcs qui épaule les sœurs et qui va organiser l’accueil dans le monastère dans le sens d’un béguinage contemporain avec des logements et un espace d’accueil. Ainsi le monastère deviendra aussi un sanctuaire populaire dédié à la vénération de l’eucharistie, le corps du Christ. Une douzaine de sœurs clarisses belgo-burundaises vont poursuivre la vie de prière de leurs aînées, elles géreront la petite hôtellerie pour accueillir les retraitants et les pèlerins de passage, la messe quotidienne de 8 heures restera ouverte au public. Elles vont aussi continuer une activité pour laquelle les carmélites étaient devenues trop âgées: la fabrication pour les églises du diocèse de Liège voire au-delà de pas moins de 2 millions d’hosties par an !
Texte et photos: (c) Philippe BALDELLI / Jacques GALLOY
Homélie de Mgr Delville 27e dimanche A Cornillon
D’autres photos de l’installation sont à découvrir sur liegefetedieu.be – (c) J.Galloy