A l’occasion de la cérémonie des vœux à la faculté de droit canonique de l’Institut catholique de Paris, ce jeudi 5 janvier 2017, le professeur Alphonse Borras a tenu une leçon académique sur les liens entre son ministère de vicaire général à Liège et l’enseignement du droit canonique.
Le Doyen de l’Institut catholique de Paris Ludovic Danto, a invité le Vicaire général de Liège, pour le remercier de ses quinze années d’enseignement dans sa faculté (2001-2016).
Après avoir évoqué quelques traits majeurs de la fonction de vicaire général, l’abbé Alphonse Borras a tenu sa leçon en deux volets : l’incidence du droit canonique sur sa pratique pastorale et l’influence du gouvernement pastoral sur ses recherches depuis 2001. Il a ainsi d’abord souligné que le canoniste est « l’homme du fait » – comme disait le Père Congar –, « l’homme de l’institution » dans sa double dimension instituante et instituée et, par ce biais, « l’homme de l’Eglise réelle ».
Dans le second volet de la leçon, il a présenté comment, à partir de sa fonction de vicaire général, il a approfondi, par ses recherches, différentes réalités très concrètes de la vie de son diocèse, telles les évolutions de l’institution paroissiale, le diaconat permanent et les ministères confiés à des laïcs, l’articulation entre l’assemblée des doyens et le Conseil presbytéral. A propos des institutions synodales comme un Conseil pastoral par exemple, l’abbé Borras a indiqué que « leur compréhension et leur mise en œuvre s’éclairent par la nature même de la communion ecclésiale et non pas d’abord par notre culture démocratique et ses revendications légitimes de participation. Celles-ci déterminent cependant des pratiques participatives où s’exerce la coresponsabilité baptismale de tous dans la diversité des vocations, charismes et ministères. »
Alphonse Borras a terminé sa présentation en soulignant la vigilance du canoniste sur la cohérence théologique des institutions ecclésiales et sur qu’il a appelé « une compréhension endogène de la vie ecclésiale comme communion organique et structurée. » « C’est à ce prix-là que doit se vivre la ‘conversion structurelle’ de l’Eglise à laquelle nous invite le pape François », a-t-il ajouté, en précisant qu’elle est cependant « inséparable de la conversion personnelle et communautaire ». Et de citer en conclusion l’exhortation apostolique Evangelii Gaudium (n°17) du pape François: « C’est d’ailleurs dans ces trois dimensions conjointes que s’opère la « réforme de l’Église en sortie missionnaire. »