En honneur de Sainte Elisabeth de la Trinité, canonisée le 16 octobre dernier par notre Pape à Rome, le diocèse de Liège célébrera une action de grâce, présidée par Mgr Delville, évêque de Liège ce dimanche, 27 novembre 2016 à 10h à la cathédrale Saint-Paul avec le témoignage de Marie-Paule Stevens, miraculée de Malmedy.
A propos de la reconnaissance du miracle attribué à l’intercession d’Élisabeth de la Trinité
Élisabeth Catez est née le 18 juillet 1880 dans un camp militaire où son père était capitaine. Il fut ensuite nommé à Dijon où Élisabeth vécut à partir de 1882. Elle eut une petite sœur en 1883 et perdit son père en 1887. Tempérament fougueux, nature généreuse et droite, elle se montre dès l’enfance éprise du Christ qu’elle rencontre au plus profond de sons cœur. Amie chaleureuse et pianiste accomplie ─ Premier prix de piano au Conservatoire de Dijon à 13 ans ─, elle quitte tout pour entrer au Carmel à 21 ans.
Son nouveau nom l'enchante : Élisabeth de la Trinité va découvrir et rayonner auprès de ses sœurs et de ses nombreux amis la profondeur de ce Mystère d'amour. Le 21 novembre 1904, fête mariale où la communauté renouvelle ses vœux, elle écrit sa célèbre Prière comme une offrande totale d'elle-même à cette Trinité qu'elle adore et qui vit en chacun de nous. Consumée par la maladie d'Addison, elle en accueille sereinement les terribles souffrances comme une identification au Christ crucifié, et meurt le 9 novembre 1906 : "Je vais à la Lumière, à l'Amour, à la Vie".
Sollicitée par de nombreux Carmels et amis, sa prieure, Mère Germaine de Jésus écrit en 1908 un récit biographique qu’elle nomme simplement : « Souvenirs ». Il connaît rapidement de multiples éditions et sera traduit en quelques années en une dizaine de langues.
Un Procès diocésain ouvrit en 1931 une première Enquête en vue de la béatification d’Élisabeth. Il sera repris après la guerre et c’est Jean XXIII qui signera le Décret d’Introduction de la Cause le 25 octobre 1961. Le Procès apostolique ( = romain) fut ouvert et aboutit le 12 juillet 1982 à la reconnaissance des « Vertus héroïques » de la Servante de Dieu, lui attribuant le titre de Vénérable.
Un premier miracle vers la béatification
Un premier « miracle » obtenu par l’intercession d’Élisabeth fut reconnu le 17 février 1984. Il s’agissait de la guérison de Dom Jean Chanut, moine de l’Abbaye de Cîteaux, alors Maître des novices. Âgé de 31 ans en 1938, il fut atteint de tuberculose des reins. Malgré l’ablation d’un rein, la maladie gagna tout l’appareil uro-génital. Le malade souffrait beaucoup, ne pouvait plus assurer ses charges et s’acheminait vers la mort. En janvier 1943, sur le conseil d’un prédicateur de retraite, la communauté de Cîteaux commença une neuvaine de prière se confiant à l’intercession de sœur Élisabeth. Au terme de la neuvaine le Père Chanut sentit un regain d’énergie et put reprendre rapidement l’observance intégrale de la Règle, veilles et jeûnes sévères. De plus à partir de cette date les examens biologiques firent constamment la preuve de l’absence du bacille de Koch. Dom Chanut devint par la suite Prieur puis Abbé de Cîteaux et mourut en Afrique en 1980, sans avoir jamais eu de rechute de tuberculose. Ce miracle permit la béatification d’Élisabeth le 25 novembre 1984.
Un second miracle ouvrant la voie à la canonisation
Un second « miracle » était nécessaire pour ouvrir la voie à la canonisation. Une jeune femme belge, Marie-Paul Stevens, professeur de religion à Malmedy, âgée de 39 ans en 1997, découvre peu à peu qu’elle est atteinte d’une maladie orpheline, le syndrome de Sjøgren, avec de multiples conséquences très handicapantes puis de plus en plus douloureuses. Elle doit abandonner sa profession en 1998 et malgré de multiples traitements, la maladie s’aggrave en 2000-2001, avec d’insupportables douleurs. Tous les amis de Marie-Paul ainsi que notre Carmel prient Élisabeth pour sa guérison. Elle-même ne demande pas de guérir mais décide d’aller à Flavignerot avant de mourir, pour remercier Élisabeth qu’elle aime et prie depuis son adolescence, car elle l’a tellement aidée dans sa maladie. Arrivée avec ses amis sur le Parking du Carmel le 2 avril 2002, elle s’assied épuisée sur une pierre, et se lève soudain : « Je n’ai plus mal ! ». Les symptômes ont disparu… Quelques mois plus tard elle fera 350 km à pied en pèlerinage pour rendre grâce… Il faudra du temps et de nombreux examens médicaux entre 2012 et 2016 pour que soit reconnue officiellement la guérison, jusqu’à ce Décret du 3 mars 2016.
Source : Communiqué du Carmel de Flavignerot du 5 mars 2016