Selon le Consortium 12-12, une aide d’urgence efficace et bien préparée a permis aux victimes du séisme qui a frappé le Népal le 25 avril de traverser la difficile saison des pluies. Mais, à la veille de l’hiver, le Consortium s’inquiète de la pénurie généralisée de carburant.
Le Consortium 12-12, réunissant les associations humanitaires Caritas International, Handicap International, Médecins du Monde, Oxfam-Solidarité, Plan Belgique et Unicef Belgique, a rassemblé 5,75 millions d’euros pour aider les victimes du tremblement de terre au Népal survenu en avril dernier. Après six mois d’aide et d’interventions urgentes, le Consortium belge revient aujourd’hui sur l’assistance qu’elle a fournie aux Népalais. Les majorités des organisations étant présentes depuis longtemps dans le pays, « elles étaient donc bien préparées », explique Erik Todts, directeur du Consortium 12-12. « Les campagnes d’aide d’urgence se sont, par conséquent, particulièrement bien déroulées et les moyens ont été déployés de manière efficace, malgré d’énormes difficultés logistiques. »
Wendy Huyghe, qui s’est rendue sur place la semaine passée au nom du Consortium 12-12 explique que « pendant la mousson, les personnes qui avaient perdu leur maison ont bénéficié d’un abri temporaire. Des postes de santé ont été mis en place dans les zones les plus durement touchées. Des denrées alimentaires et des médicaments ont été distribués dans les régions reculées par hélicoptère ou avec l’aide des sherpas. Les enfants ont reçu un accompagnement psychologique, de l’eau potable a été distribuée pour prévenir les épidémies, des soins médicaux ont été dispensés pour éviter que les blessés ne gardent des séquelles et les actions d’aide ont permis aux agriculteurs de semer à temps pour qu’aucune récolte ne soit perdue. Tout cela a notamment été possible grâce à la générosité de la population belge. »
Une phase cruciale
Mais, à l’instar des autres organisations humanitaires présentes sur place, le Consortium 12-12 s’inquiète pour les mois à venir. « C’est une phase cruciale. La mousson, avec tous les glissements de terrain qu’elle entraîne, est maintenant derrière nous. Le nombre de répliques a fortement diminué. Pour les Népalais, c’est le moment idéal pour déblayer les derniers débris du séisme et remplacer leur tente actuelle par une habitation permanente qui résistera à l’hiver himalayen. Dans les villages du Sindhulpalchok, où 90% des maisons ont été détruites, les températures vont passer sous zéro degré d’ici deux mois », poursuit Wendy Huyghe.
Pourtant, l’accélération vitale de la reconstruction se fait toujours attendre. Les retards sont en partie dus aux troubles à la frontière indienne, qui ont entraîné l’interruption de tous les transports vers le Népal il y a trois semaines. « Beaucoup de matériaux de construction et de médicaments sont actuellement bloqués à la frontière. En raison de la pénurie de carburant, les organisations d’aide sont contraintes de limiter progressivement une partie de leurs activités ou de faire des choix difficiles: faut-il plutôt continuer à faire tourner un hôpital ou poursuivre les projets de reconstruction? Comme il est extrêmement difficile de trouver de l’essence, le personnel ne parvient plus à rejoindre son lieu de travail et les déplacements vers les régions reculées sont limités. Et c’est justement là que les besoins sont les plus importants », précise Mme Huyghe. Et d’ajouter: « Il y a aussi des retards dans ce que l’on appelle la ‘loi sur la reconstruction’, qui doit déterminer comment le gouvernement indemnisera les personnes qui ont perdu leur logement. Cela oblige la population à repousser la reconstruction. Pourtant, il est essentiel que les organisations d’aide puissent rapidement mener à bien leur travail et aider les Népalais à reconstruire leur habitation. »
Les six associations membres du Consortium 12-12 tentent néanmoins de poursuivre leurs programmes d’aide et de reconstruction en les adaptant à l’évolution de la situation et des besoins. Pour soutenir le Consoritum, rendez-vous sur le site www.1212.be.
Photo: Tim Dirven