Les travaux de la chapelle du Séminaire de Tournai viennent de se terminer. Les nouveaux vitraux ont été bénis ce samedi 3 octobre par le président du Séminaire, l’abbé Daniel Procureur. Ce mercredi 7 octobre, Mgr Harpigny consacrera l’autel et y célébrera la première messe.
« Nous te rendons grâce pour la beauté de ce lieu. Nous te confions tous ceux qui ont travaillé pour cette chapelle, qui ont mis leurs talents et leur savoir-faire au service de la prière. Bénis-les, Seigneur, et bénis leurs familles ». Cette intention de prière, proposée samedi lors des vêpres qui ont marqué l’inauguration de la chapelle du Séminaire de Tournai, résume en quelque sorte la portée de l’événement du jour.
Après avoir béni les cinq nouveaux vitraux, l’abbé Daniel Procureur a évoqué l’histoire du lieu : « La chapelle du Séminaire avait été aménagée, il y a plus de quarante ans, pour disposer d’un espace mieux adapté aux intempéries de l’hiver que la grande église. Après quatre décennies, elle avait besoin d’un bon coup de fraicheur. Petit à petit, en dépit de tout ce qu’il reste à faire pour l’aménagement et la maintenance de ce grand bâtiment, il est apparu de plus en plus clairement qu’il fallait marquer le coup et offrir à tous un bel espace pour la prière, la respiration de notre vie. »
La mission d’un Séminaire: être un lieu de semailles
Et le Séminaire a de fait « marqué le coup » car cette chapelle est méconnaissable. Jusqu’il y a peu, l’autel était disposé de façon latérale à droite en entrant, et les célébrants avaient vue sur les voitures stationnant dans le petit parking latéral… Le nouvel autel est maintenant placé au fond de la chapelle et les cinq grandes fenêtres sont devenues des vitraux évoquant la parabole du semeur. Et tout a été renouvelé: mobilier, revêtements, éclairage…
Citons ici encore l’abbé Procureur : « Le choix de créer des vitraux a aussi été un moment important dans la réalisation de cette chapelle. Ce projet lui donne un cachet particulier à travers l’évocation de la parabole du semeur qui indique si bien la mission d’un Séminaire: être un lieu de semailles. Thomas Masson a mis tout son talent et sa passion pour les réaliser. »
« Le semeur sortit pour semer »
Jeune maître-verrier, Thomas Masson a reçu une grande liberté de création puisque les ouvertures n’étaient inscrites dans aucune structure de départ. Il a donc pu concevoir et réaliser dans son atelier de Cysoing (France) ces cinq vitraux qui se lisent de gauche à droite, à partir de l’entrée. Le
premier vitrail évoque le semeur, dont la silhouette a été rendue familière par des artistes comme Van Gogh et Corot. Une partie de la semence tombe sur le chemin et les oiseaux la mangent (2e vitrail). Une autre partie tombe dans des épines qui l’étouffent en poussant (3e vitrail). Une
autre encore tombe sur un sol rocailleux (4e vitrail). Enfin une partie tombe dans la bonne terre et elle donne du fruit (5e vitrail).
Thomas Masson a voulu des lignes courbes pour donner une idée de mouvement. La couleur dominante est le jaune, mais elle tend vers le blanc, pour donner une idée de lumière. Et il n’est pas innocent que la moisson se rapproche du tabernacle…
Du noyer et du chêne pour le mobilier
Le tabernacle, en bronze, a été réalisé par Jean-Paul Bol, un ancien professeur de Saint-Luc. C’est aussi vers ce lieu que se penche le Christ, acquis chez les Petites Sœurs de Bethléem et inscrit dans le creux du mur.
Pour l’autel et l’ambon, l’architecte, Pierre-Emmanuël Dransart, s’est orienté vers le noyer d’Amérique. Et on notera que l’ambon porte, de manière discrète, le logo du Séminaire, qui évoque lui aussi la semence. Les chaises sont en chêne clair et il en va de même pour le banc qui
court tout le long des murs.
Une place toute particulière
Concluons par le début de l’intervention de l’abbé Procureur : « Dans la grande maison du Séminaire de Tournai, – j’ai bien dit maison car c’est ici que vivent les Religieuses de l’Assomption, les prêtres, les séminaristes présents durant les vacances, les étudiants et les hôtes de passage -, la chapelle tient une place toute particulière. Elle nous indique en permanence le cœur de notre vie, la raison pour laquelle nous existons. Avec toutes les personnes qui nous rejoignent chaque jour de la ville de Tournai ou des environs, nous formons une communauté de prière. La prière
indique de manière discrète mais signifiante, je pense, que nous essayons de mettre le Christ au cœur de notre vie, que nous voulons le célébrer et en vivre. Dieu occupe une place importante dans notre vie et nous voulons nousrendre disponibles au Souffle de son Esprit. »
Diocèse de Tournai