Des vacances au service de jeunes, malades ou de familles précarisées, c’est l’option proposée par plusieurs associations de la région liégeoise. Ces initiatives solidaires sont présentées au cœur d’un dossier dans le numéro d’été d’Eglise de Liège. Aujourd’hui, zoom sur Amijoie, une association portée par sœur Anne, des Filles de la Charité, en faveur des enfants déshérités de la région de Verviers.
Depuis 40 ans, sœur Anne, aidée de ses consœurs des Filles de la Charité, donne chaque mercredi une part de bonheur à des enfants de 4 à 12 ans pas vraiment gâtés par la vie. Dans les années 70, sœur Anne, à peine installée en bord de Vesdre, voulut mettre un peu de joie au cœur des enfants les plus déshérités qui ne manquaient vraiment pas en Cité lainière. Amijoie était née. Le point de départ de cette joie qui illumine par moment le visage de ceux que le bonheur semble avoir oublié dans la liste de ses bénéficiaires fut le chant. Mais aujourd’hui, ces jeunes âgés de 4 à 12 ans, de toutes origines – catholiques, musulmans voire sans confession… – se retrouvent tous les mercredis de 14 à 16h, rue des Alliés pour jouer avant d’engloutir un goûter préparé avec amour. Et toute l’équipe des Sœurs met la main à la pâte pour tenter d’accrocher pendant quelques heures au moins un sourire sur ces visages dans un local appartenant à la paroisse de Saint-Remacle mais entretenu par les Filles de la Charité.
Un vrai camp de vacances à Spa
Puis, quand vient l’été, Amijoie met sur pied son camp pour donner un bol d’air, un temps de vacances comme en bénéficient d’autres jeunes. Après Rochefort, une bonne vingtaine d’enfants vont mettre le cap, comme depuis deux ans, sur Spa et son manège, ses chevaux si doux, si accueillants, si partenaires dans ce qui ressemble à une hippothérapie de l’affection.
Toutes les sœurs sont de la partie, aidées par Annick, jeune pensionnée, mais aussi par des anciens enfants qui, pas à pas, sont entrés de plain-pied dans le staff des animateurs. Au menu: en matinée l’équipe du manège au Transval fait partager par les enfants ces moments de tendresse, de douceur, cette peur surmontée avec l’aide des chevaux. Un plaisir de rois… pour les petits déshérités du quartier et de tout Verviers, qui vivent là les seuls moments de détente pendant deux mois. Des jeux suivent au programme l’après-midi, mais aussi des moments de prières, de recueillement, de réflexion librement partagés ou non.
Le cheminement de l’encadrement constitue également un petit bonheur pour les organisateurs. «Ceux qui hier étaient parmi les enfants de ce camp, dit Sœur Bérengère, ont pris petit à petit de l’assurance, du galon, leurs responsabilités. Voir Bryan ou cette jeune fille de 13 ans endosser le rôle de pré-animatrice, me fait chaud au cœur. Ces jeunes grandissent, s’affirment, prennent des responsabilités et deviennent peu à peu des adultes. C’est la deuxième belle victoire de cette organisation.»
Chercher des finances toute l’année
Si les parents participent de leur écot et dans la mesure étroite de leurs maigres finances, des actions menées par les Filles de la Charité jalonnent l’année pour boucler un budget qui ne bénéficie pas du moindre subside. Heureusement, le doyen de Verviers, François-Xavier Jacques, n’a pas son pareil pour mettre régulièrement sur le devant de la scène ces actions menées par les sœurs: marché de Noël, brocante, fancy fair, vente de gaufres, confitures, essuies brodés; petites rivières qui en bord de Vesdre font un grand fleuve. Sans oublier ces donateurs qui ouvrent leur cœur et leur portefeuille pour aider sœur Anne à mettre sur pied ce camp de l’Amour et du bonheur partagé au profit des plus oubliés des Verviétois.
Thierry DE GYNS, in Eglise de Liège, juillet-août 2015
Pour aider ce projet, le geste le plus petit est le bienvenu au compte bancaire BE 88 0340 9784 1841 d’Amijoie. Rue des Alliés 13. 4800 Verviers