A la suite des révélations de deux journaux flamands, et de la demande du Centre interfédéral pour l’égalité des chances, la police va supprimer la case « tzigane » de sa banque de données nationale.
Quand ils introduisent des faits dans une déclaration ou dressent le profil d’un délinquant, les agents de la police fédérale ou locale peuvent cocher une case « tzigane » dans la Banque de données nationale générale (BNG). « Pas pour cibler sur une base ethnique, mais pour signaler une personne n’ayant pas de domicile fixe ou se déplaçant« , explique Kaatje Natens. La porte-parole de la police fait bien de le préciser car depuis décembre 1992 et la loi sur la protection de la vie privée, la catégorisation ethnique est illégale…
Alerté de cette pratique, le Centre interfédéral pour l’égalité des chances a demandé aussitôt à la police d’y mettre fin. « Le mot tzigane n’est pas neutre », a expliqué Jozef De Witte, directeur du centre. Et pour Patrick Charlier, son adjoint, l’utilisation d’une telle appellation par la police renforce les stéréotypes et va à l’encontre des attentes de la communauté qui préfère être appelée Rom.
La police fédérale a donc annoncé hier qu’elle allait changer les choses en remplaçant très rapidement le mot « tzigane » par un terme beaucoup plus neutre, choisi en collaboration avec des associations.
Il n’en reste pas moins vrai que le changement « technique » de mot dans le BNG ne doit pas cacher le fait que la communauté rom, qui est la plus grande minorité ethnique d’Europe, souffre d’une stigmatisation qui dépasse largement les bureaux de la police. Leur inclusion dans la société et la défense de leurs droits est l’affaire de tous.
P.G. (avec La Libre)