La Libre Belgique fête ses 100 ans. Pour marquer cet anniversaire, le quotidien publie aujourd’hui un numéro spécial reprenant quelques célèbres Une de son histoire.
Le quotidien a été créé le 1er février 1915, en pleine clandestinité sous l’occupation allemande. Il prolongeait l’action entreprise avec « le Patriote » qui a cessé de paraître pendant la Grande guerre. Deux pionniers de la liberté, Victor Jourdain et Eugène Van Doren, ont redémarré un journal en toute clandestinité. Il s’est appelé « la Libre Belgique » par opposition au journal « la Belgique » vendu par l’occupant d’alors. L’organisation de la rédaction, de la fabrication et de la distribution de ce quotidien devait se faire en cachette, au risque des interpellations allemandes.
La Libre Belgique a été à nouveau confrontée à la clandestinité pendant la Seconde Guerre mondiale, quand ses locaux étaient occupés par une filiale de la Wehrmacht. Puis, le journal s’est positionné dans de nombreux combats: le retour du Roi Léopold III après-guerre, la défense de l’unité de la Belgique confrontée à la scission de Louvain, etc. Le rédacteur en chef écrit aujourd’hui: « Aujourd’hui plus que jamais, nous nous sentons les modestes héritiers de ces hommes qui risquèrent leur vie ».
Des vœux pour les 100 prochaines années
Dans un message adressé par le Palais royal, le Roi Philippe et la Reine Mathilde soulignent: « l’équipe rédactionnelle de La Libre ouvre des fenêtres de réflexion sans tabous. De cette manière, elle contribue à placer toujours plus au centre de notre société les valeurs fondamentales que sont le respect et la réciprocité. » Ce journal rappelle des habitudes quotidiennes à certains lecteurs, comme le président des Grandes conférences catholiques: « La Libre, c’est aussi une vieille amie de la famille, laquelle lui est fidèle depuis plusieurs générations. Elle alimente parfois ses conversations lors du déjeuner dominical et si à l’occasion on la critique, c’est parce qu’avant tout on l’apprécie et que l’attente que l’on a d’elle est élevée. »
D’autres personnalités ont rendu hommage au travail fourni depuis 100 ans par le quotidien et se tournent vers l’avenir: « Ensemble, remarque l’évêque d’Anvers Mgr Bonny, l’Eglise et la société ont apporté du bien au vivre ensemble, au bien public, à l’intérêt général, en dépassant les frontières linguistiques et culturelles. Tout cela n’est pas seulement un héritage du passé, mais surtout, un appel pour le futur. » Un autre lecteur imagine une nouvelle rubrique dans la Libre Belgique: « Je suggérerais qu’on fasse chaque jour de l’année le point sur un pays différent. A chaque jour, son pays! Ainsi les multiples histoires inachevées pourraient recevoir un suivi! Et les bonnes nouvelles auraient aussi une place à côté de l’actualité brûlante! » Ainsi s’exprime Mgr Delville, l’évêque de Liège, pour le quotidien tout juste centenaire.
A.-F. de Beaudrap