L’EI s’attaque à l’Histoire


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L’EI s’attaque à l’Histoire
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
2 min

Taureau ailé de NiniveAux côtés des exactions perpétrées par le groupe terroriste Etat Islamique (EI), dont la barbarie atteint des sommets, il est une autre facette de la folie des membres de cette organisation: s’attaquer à la culture et à l’Histoire.

Le groupe djihadiste EI a publié une nouvelle vidéo sur les réseaux sociaux, dans laquelle certains de ses membres détruisent les collections archéologiques d'un musée à Ninive, dans le nord de l'Irak. Des sculptures assyriennes, dont certaines pouvant dater de 7 siècles avant notre ère, des reproductions et des plâtres sont renversés sur le sol et sont fracassés à coups de marteau. Et pour que rien ne subsiste, les parties intactes sont achevées à la masse et au marteau-piqueur.

Les images sont édifiantes et sont accompagnées d’un commentaire «justifiant» cette destruction. Pour les djihadistes, ce saccage a pour but de respecter l'injonction du prophète qui, à son retour de La Mecque, aurait demandé à sa communauté de retirer les statues et reliques, jugées idolâtres, car elles constitueraient des objets d'adoration. En quelques minutes, ce sont des millénaires d'Histoire qui ont été effacés, comme les fameux taureaux ailés qui servaient à garder l'entrée des palais assyriens. Selon des experts, les pièces dont on voit la destruction sur la vidéo comprennent des originaux, des reconstitutions autour de fragments et des copies. Beaucoup proviennent des ères assyriennes et parthiennes, datant de plusieurs siècles avant l'ère chrétienne.

Ce n’est pas la première fois que les extrémistes islamistes s'en prennent à des monuments historiques. En 2012, plusieurs tombeaux et mausolées anciens avaient été saccagés à Tombouctou. Plus récemment, plus 8.000 livres rares ont été brûlés, dimanche 22 février, dans la bibliothèque de Mossoul, en Irak.

L'UNESCO pour une réunion de crise du Conseil de sécurité

Face à la destruction de ces joyaux de l’Histoire de l’humanité, la directrice générale de l'UNESCO a demandé une réunion de crise du conseil de sécurité des Nations unies. «Cette attaque est bien plus qu'une tragédie culturelle, c'est également une question de sécurité parce qu'elle alimente le sectarisme, l'extrémisme violent et le conflit en Irak», a estimé Irina Bokova. Et d’ajouter: «C'est pourquoi j'ai immédiatement contacté le président du Conseil de sécurité pour lui demander de convoquer une réunion d'urgence du conseil sur la protection du patrimoine irakien en tant qu'élément faisant partie intégrante de la sécurité du pays».

Il faut dire qu’il y a urgence puisque quelque 1.800 sites archéologiques irakiens se situent dans la zone contrôlée par l'EI.

J.J.D.


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