Durant plusieurs jours, l’abbé François-Xavier Jacques a guidé l’Évêque de Liège dans son doyenné. Il a accepté de répondre à quelques questions pour nous confier par exemple, des anecdotes ou témoigner des moments forts. Qu’attendiez-vous de cette visite pastorale ? Malgré sa petite taille, notre doyenné est un doyenné complexe, avec de grandes diversités de situations humaines, ecclésiales et pastorales. L’unité pastorale dont je suis curé, en est le meilleur exemple. Les trois autres unités pastorales sont plus homogènes avec tout de même des diversités. Souvent lorsque j’en parlais au niveau de l’évêché, j’ai eu l’impression qu’ils ne saisissaient pas ce que concrètement cela voulait dire. Ils entendaient des mots, sans saisir la complexité des situations. Et souvent les demandes, suggestions, attentes des communautés, du doyenné ou de moi-même sont restées sans suite. J’espérais que l’immersion (comme certains médias l’ont appelée) de l’évêque à Verviers, lui permettrait de le saisir. De ses questions et réflexions, je crois qu’il l’a compris. J’espère que maintenant lorsque quelqu’un parlera des réalités verviétoises, nous serons mieux compris. Que peut apporter la visite de l’Evêque au doyenné ? Il y a d’abord et surtout eu toutes les paroles de Monseigneur lors des rencontres. Présence et paroles du pasteur au milieu d’un peuple, au cœur d’un doyenné. Lors de ses rencontres avec des institutions, des associations, une école, à la mosquée, avec les aumônières d’hôpital, j’ai été frappé par sa capacité de trouver les paroles qui construisent, qui donnent des orientations, qui ouvrent des pistes d’action. A d’autres moments, il a invité à la prière : ce qui était plus sans doute plus riche pour les personnes. Également, la conférence de lancement avec les orientations du texte sur le Kairos pastoral, les célébrations, son témoignage sur sa prière et ses paroles sur l’Esprit lors du concert Jésus Trip. Je suppose qu’à travers ces visites, rencontres, paroles, les personnes se sont senties soutenues, confirmées dans leur action, en ont retiré quelque chose pour leur vie personnelle ou leur mission. C’est à chacun de répondre. Pour la vie des unités pastorales et du doyenné, c’est maintenant à nous de reprendre ses paroles, de les travailler, de les confronter à nos pratiques pour leur faire porter du fruit. Quelles furent les réactions des paroisses, associations, acteurs et actrices de terrain du doyenné à la visite de l’Evêque ? Les jeunes ont-ils appris à mieux connaître l’Évêque ? Qu’ont-ils dit de lui ? Les gens sont frappés par sa simplicité, sa proximité lors des rencontres, son écoute, ses paroles. C’est le doyenné qui avait fait le programme, qui avait choisi les lieux où il allait. Les personnes qui le recevaient nous avaient remerciés à la perspective de ces visites. Maintenant ils remercient pour la manière dont cela s’est passé. Quels furent les moments forts selon vous ? Les plus émouvants, les plus drôles ? Avez-vous quelques anecdotes ? Le moment le plus fort et sans doute le plus inattendu, fut ses interventions lors du concert Jésus Trip, témoignage sur sa prière d’aujourd’hui et de quand il était jeune ; paroles sur l’Esprit : on sentait que l’assemblée était pendue à ses lèvres. Autre moment, la visite au Terrain d’aventure au centre d’un des quartiers populaires de Verviers, et ensuite, rencontre dans la mosquée voisine. Rencontre de personnes de cultures et religions différentes. Également le repas avec les bénéficiaires de la Saint Vincent de Paul de Pepinster. Ils étaient présents en famille et avaient préparé divers plats de leurs pays d’origine. Les événements de cette semaine ont secoué tout le pays, comment avez-vous vécu cela avec l’Evêque à vos côtés ? Au moment de l’intervention de la police rue de la Colline, nous étions à la mosquée, de l’autre côté de la ville et nous l’avons quittée pour aller à Pepinster sans nous rendre compte de ce qui se passait. Il n’y avait pas d’agitation particulière là où nous étions et passions. C’est l’évêque qui l’a appris par un message qu’il a reçu. Très vite, nous avons su qu’il n’y avait pas de victimes parmi la population, ce fut pour moi un soulagement. Mais, ensuite, ce fut présent au cœur de toutes les rencontres et des interventions de l’évêque. Vous avez vécu une semaine auprès de lui, notre Evêque a- t- il un défaut ? On ne découvre pas la mitre ! Sa plus grande qualité ? Je ne sais pas si c’est sa plus grande qualité et il en certainement d’autres qui se révéleraient dans d’autres circonstances, mais pour la visite pastorale, je trouve que c’est sa capacité de passer d’une situation à l’autre, d’y être proche des personnes et d’y trouver les paroles justes, dans le contenu et l’expression. Quels sont les défis à relever et les projets pour les Chrétiens dans votre doyenné ? Je répondrai plus tard, lorsque je me serai reposé et que j’aurai un peu de temps. Maintenant, je pars manger chez ma maman ! Qu’allez-vous faire cette semaine, vous reposer un peu ? Ce n’est pas cette semaine que je me reposerai ! Mais je pourrai retrouver mon heure normale pour aller dormir, après cinq soirées allongées par les échanges sur la journée passée et la préparation de celle du lendemain. C’est déjà ça !