Notre système a des lacunes en matière de santé et de bien-être au travail. Huit chercheurs universitaires l'ont mis en évidence dans un mémorandum à l'adresse des présidents des partis politiques.
En pointant ainsi les faiblesses de notre système, ces professeurs donnent autant de pistes pour améliorer la situation. Ces derniers regrettent notamment le fait que les Communautés, qui agréent les structures et les services chargés de la surveillance de la santé, n’aient pas le pouvoir d’impulser des priorités de politique sanitaire. Et de manière générale, ils déplorent l'éparpillement des compétences et des responsabilités au niveau fédéral en matière de santé au travail.
Ils souhaitent aussi que les données collectées par les médecins du travail puissent vraiment aider à détecter toute une série de maladies comme l’obésité, l’hypertension… Les détecter pour mieux les anticiper.
Ce mémorandum parle aussi de progrès à faire en matière psychosociale. Au-delà du harcèlement, notre système devrait aussi prendre en compte le stress causé notamment par la réalisation de choses immatérielles qui empêchent le travailleur de voir l’utilité de sa fonction.
Un travail colossal à faire sur l'employabilité durable
Les professeurs ont également axé leur réflexion sur l'employabilité durable et nouvelles formes de travail. Pour maintenir au travail le plus grand nombre de personnes le plus longtemps possible, en fonction de son état de santé, ils relèvent qu'il y a un travail colossal à faire. Et cela ne pourra pas se faire sans instaurer un dialogue entre médecin traitant, médecin-conseil et médecin du travail. "Un dialogue inexistant à ce jour", note l'étude.
Enfin, le mémorandum s'est intéressé au développement du temps partiel ou du télé-travail. Les bénéfices mais aussi les aspects négatifs de ces nouvelles formes de travail doivent être bien évalués avant d'être davantage développés.
P.G. (avec L'Avenir)