La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) est opposée à l’organisation des élections provinciales, municipales, urbaines et locales au suffrage indirect. Les évêques catholiques l’ont fait savoir dans une déclaration rendue publique le 3 mars à Kinshasa.
Les évêques congolais rejettent ainsi une proposition du président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), l'Abbé Malu Malu, formulée dans sa feuille de route électorale. Rappelons que l'abbé Malu-Malu avait accepté de présider à nouveau la CENI, à la demande du président congolais Joseph Kabila contre l'avis de sa hiérarchie.
Le secrétaire général de la Cenco, Mgr Léonard Santedi, précise que les élections au niveau provincial ou même au niveau municipal, urbain ou local au suffrage indirect ne sont pas de nature à consolider la démocratie dans le pays, craignant le risque de manipulation et de corruption. L'Eglise congolaise plaide ainsi pour un suffrage direct afin que la population puisse exercer son droit reconnu par la constitution.
La conférence épiscopale de RDC demande aussi à la CENI d’en finir avec le cycle électoral enclenché en 2011 avant de débuter un nouveau. Elle suggère ainsi que les élections provinciales soient organisées dès le premier trimestre 2015.
Dangers de corruption
Dans la feuille de route de la poursuite du processus électoral en RDC présentée le 30 janvier dernier, le président de la CENI avait proposé deux hypothèses.La première proposait que la CENI organise d’abord les élections municipales et locales au suffrage direct avant de poursuivre avec des élections au suffrage indirect des députés provinciaux, sénateurs, bourgmestres, gouverneurs, maires et conseillers urbains. Ce n'est qu'une fois cette étape franchie que l'organisation chargée de la tenue des élections en RDC pourra organiser des scrutins au suffrage universel direct des députés nationaux et du président de la République en 2016.
La seconde hypothèse proposait d'organiser d’abord des élections au suffrage universel direct des députés provinciaux, nationaux et du président de la République en 2016. Les élections au suffrage indirect des sénateurs, gouverneurs et vice-gouverneurs auraient été organisées en 2017.
L'opposition congolaise avait également rejeté la feuille de route proposée par la CENI, regrettant que "le décor de la fraude électorale soit déjà planté", et mettant en garde contre une "corruption généralisée du système électoral".
Radio Vatican