Le président ivoirien, Alassane Ouattara, est revenu au micro de Radio Vatican sur son entretien du 16 novembre 2012 avec le pape Benoît XVI. Extraits.
« Je voudrais d¹abord vous dire combien nous sommes heureux d’avoir eu l'opportunité de rencontrer sa Sainteté le Pape pour recevoir ses conseils et ses bénédictions et surtout recueillir ses prières pour la paix en Côte d’Ivoire. » Au sujet de la situation actuelle de son pays, profondément meurtri par la crise politico-militaire de décembre 2010-avril 2011 qui a fait quelque 3 000 morts, le président ivoirien affirme qu’un « bien meilleur avenir » se dessine pour la Côte d’Ivoire, en raison, des atouts dont elle dispose, la « diversité qui est véritablement une richesse et le climat de paix qui se renforce actuellement. » Le président Ouattara évoque plus de sécurité et une bonne santé économique du pays. En ce qui concerne la réconciliation nationale deux ans après la crise, Alassane Ouattara affirme que la société civile ainsi que les religions, catholique, protestante et musulman, ont eu un « rôle central ». Le Président ivoirien se félicite de la collaboration des religions en faveur de la paix et de la réconciliation, « du caractère inter religieux et œcuménique de la nation ivoirienne. » « L’Eglise catholique joue un rôle important en Côte d’Ivoire et je ne voudrais pas qu’on pense que ce rôle est limité dans le domaine de la religion ou dans grandes villes. L’Eglise contribue au plan social, dans les domaines de l¹éducation et de la santé ».
La situation au Mali est dangereuse
Le chef d’Etat ivoirien est également président en exercice de la CEDEAO, la communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest et à ce titre, le père Joseph Ballong l'interroge sur la situation malienne et guinéenne. En ce qui concerne le Mali, le président Ouattara doute d’une « solution rapide ». Rappelant la condamnation du coup d’état de mars dernier, il souhaite un retour à l’ordre constitutionnel et des élections démocratiques car, estime-t-il, « la situation au Mali est dangereuse pour la sous région. (…) Nous souhaitons tous des négociations qui permettent d’éviter la guerre dans le nord Mali, parce que la guerre veut dire des pertes en vie humaine et du sang versé. Personne ne souhaite cela, mais il faut nécessairement que les extrémistes, surtout qu’ils sont des étrangers, quittent le nord Mali. » A la question « Ce qui se passe au Mali et au Nigéria avec Boko Aram, ne représente-t-il pas un danger de déstabilisation de l’Afrique et est-ce que cela ne cache pas la volonté de certains musulmans de d’islamiser l¹Afrique ? », le président ivoirien reste prudent : « J’espère que ce qui arrive au Mali et au Nigeria sont des accidents et que nous allons pouvoir régler ce problème. Vous savez l’Islam, en Afrique de l’Ouest notamment, est un Islam modéré. Il n’y a jamais eu de violence dans l’application de cette religion et ce qui se passe c’est peut être la volonté d’extrémistes extérieurs au continent et à notre sous-région, de certains qui veulent imposer l’Islam de leur perception en Afrique et nous ne pouvons pas accepter cela. » Face à ce risque, le président Alassane Ouattara se dit favorable à un renforcement du dialogue interreligieux entre les dignitaires de toutes les religions.
L’intégralité de l'entretien exclusif réalisé par le père Joseph Ballong, du programme Afrique francophone de Radio Vatican, avec le président ivoirien Alassane Ouattara est accessible à partir du site www.news.va