Benoît XVI a décidé qu’une délégation du Vatican et du synode des évêques se rendrait dans les prochains jours en Syrie. Le voyage en signe de « solidarité fraternelle » envers la population syrienne a été annoncé le 16 octobre 2012 par le Saint-Siège. La délégation compte entre autres les cardinaux Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, Laurent Monsengwo, archevêque de Kinshasa et Timothy Dolan, archevêque de New York.
Le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d’Etat du Vatican, a réaffirmé que la solution au conflit syrien ne pouvait être que « politique ». Il a assuré que les évêques réunis au Vatican ne pouvaient rester comme « de simples spectateurs » de la tragédie en cours.
Le but de cette mission est « d’exprimer, au nom du pape et au nom de tous les pères synodaux leur solidarité fraternelle à toute la population, par un don personnel des Pères du synode en plus de celui du Saint-Siège », a annoncé le communiqué. Il s’agit en outre pour les Pères de démontrer « leur proximité spirituelle avec tous les frères et soeurs chrétiens ». Ils veulent aussi encourager tous ceux qui sont engagés dans la recherche d’un accord respectueux des droits et des devoirs de tous, avec une attention particulière à ce que prévoit le droit humanitaire.
La délégation doit se rendre à Damas dans la semaine du 22 au 28 octobre 2012. Elle sera composée du cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et ancien ’ministre des Affaires étrangères’ du Saint-Siège, de son successeur Mgr Dominique Mamberti, actuel secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les Etats, du cardinal Laurent Monsengwo, archevêque de Kinshasa (RDC), du cardinal Timothy Dolan, archevêque de New York (Etats-Unis), de Mgr Fabio Suescun Mutis, évêque aux armées en Colombie, de Mgr Joseph Nguyen Nang, évêque de Phat Diem (Vietnam), et de Mgr Alberto Ortega, membre de la Secrétairerie d’Etat.
Dans l’assemblée du synode, plusieurs intervenants ont salué ce geste du Vatican. Un évêque syrien a particulièrement assuré que cette annonce « dépassait toutes leurs attentes. »
La visite de la Délégation du Synode est un motif d’espérance pour les Syriens
« La nouvelle qu’une délégation du Synode des Evêques en cours à Rome viendra en Syrie est motif d’espérance pour les chrétiens et pour tous les habitants de la Syrie. Nous souhaitons tous que la visite prenne la forme d’une véritable mission de paix, pour demander la réconciliation entre les parties qui se combattent » : c’est ce que déclare à l’Agence Fides l’Archevêque d’Alep des arméniens catholiques, S.Exc. Mgr Boutros Marayati. « La visite annoncée fait comprendre combien le Saint-Siège et les Evêques du monde ont à cœur le sort de tous les peuples du Moyen-Orient. Nous les attendons. S’ils viennent nous trouver, nous en serons heureux » commente Mgr Marayati.
Selon le chef de la communauté arménienne catholique d’Alep, cette mission des Pasteurs catholiques en Syrie peut de manière réaliste ouvrir une voie inédite à la résolution du conflit syrien, en vertu de son profil sui generis. «L’histoire nous apprend que parfois les ennemis peuvent trouver une entente et se réconcilier avec le temps. En Europe, les peuples se sont faits la guerre et maintenant, ils sont amis et collaborent dans la paix. Mais ceci requiert un intermédiaire qui sache parler également au cœur blessé des personnes et non pas en utilisant seulement le langage du calcul politique. La Délégation du Synode peut avoir cette fonction diplomatique, au sens humain. En témoignant de la passion pour la dignité humaine partagée par les musulmans, les juifs et les chrétiens, nous pouvons essayer de sauver les hommes, les femmes et les enfants qui souffrent et attendent le salut dans une situation qui semble être dans l’impasse ». « Les Evêques – explique-t-il à Fides – connaissent bien la situation. Désormais, il n’est plus seulement question de réformes démocratiques demandées ou entravées. L’entente avec nos frères des autres religions que nous avons partagé ici pendant longtemps est mise en danger. J’attends également pour cela avec espoir l’arrivée ici, en Syrie, des Cardinaux et des Evêques provenant de Rome. Tout ce qui bouge en faveur du peuple syrien sera béni par le Seigneur d’où que cela vienne ».
apic/imedia/fides