"Je suis le président de tous les Egyptiens, sans exception". C’est avec ce message d'union nationale que Mohamed Morsi, le candidat des Frères musulmans, s’est adressé au peuple égyptien, ce dimanche 24 juin, lors de l’annonce officielle de sa victoire aux élections présidentielles.
Mohamed Morsi a obtenu 51,78 % des voix, devançant ainsi de près d’un million de voix son rival Ahmad Chafiq, dernier Premier ministre d'Hosni Moubarak. Une victoire qui a été célébrée par de milliers d’égyptiens rassemblés sur la place Tahrir, devenue symbole de la révolution. Le premier président élu démocratiquement depuis la chute d’Hosni Moubarak a rendu hommage aux 850 personnes qui ont perdu la vie au cours de cette révolte populaire. Il faut que la "révolution continue jusqu'à la réalisation de tous ses objectifs", a-t-il déclaré.
Positionnement international
Le nouvel homme fort de l'Egypte n’aura pas tardé pour affirmer ses positions sur le plan international. Il souhaite renforcer les relations avec l’Iran pour "créer un équilibre stratégique régional". M. Mosri s’engage à préserver mais également à revoir les liens qui unissent son pays aux traités internationaux qui régissent les accords de paix avec Israël. "Notre politique à l'égard d'Israël sera basée sur l'égalité car nous ne sommes pas inférieurs à eux. Nous discuterons du droit des Palestiniens car cela est très important", a-t-il ajouté.
La place de l’armée
Après l’annonce de sa victoire, le futur président a rendu hommage à l'armée et la justice pour avoir assuré le bon déroulement de la présidentielle.
L'armée qui occupe le pouvoir depuis la chute du président Moubarak a promis de remettre le pouvoir exécutif au nouveau chef de l’État avant le 30 juin. L'armée garde un droit de regard sur la rédaction de la future Constitution, ainsi que des prérogatives importantes en matière de sécurité et de maintien de l'ordre dans ce pays de quelque 82 millions d'habitants. Un responsable des Frères musulmans a indiqué au journal Le Monde que les partisans de la confrérie poursuivraient leur sit-in sur la place Tahrir "jusqu'à l'annulation" de la "Déclaration constitutionnelle complémentaire", ajoutant que le CSFA (Conseil suprême des Forces armées) "n'a pas le droit de confisquer le pouvoir exécutif ou législatif".
Un processus démocratique salué par de nombreux dirigeants
L'Union européenne et les Etats-Unis notamment n’ont pas tardé pour féliciter le nouveau président égyptien élu démocratiquement. Catherine Ashton, chef de la diplomatie européenne, a appelé dans un communiqué paru ce dimanche Mohamed Morsi à "tendre la main à tous les autres groupes politiques et sociaux.
En Egypte, l'évêque Pachomius, chef par intérim de l'Eglise copte orthodoxe d'Egypte, a félicité Mohamed Morsi, selon la télévision publique. Mais de nombreux Coptes ont affirmé avoir voté pour Ahmad Chafiq, disant craindre pour leurs droits en cas d'arrivée d'un islamiste au pouvoir.
MVL, d’après Le Monde et la RTBF