
Ce récit donné par les enfants (que la mise en scène choisit de raconter uniquement de manière indirecte) devient l’objet principal de toutes les conversations. La maman Degeimbe en parle par exemple avec une amie. Il en est aussi question entre la Mère supérieure de l’école et les enfants voyants, mais également au bar du village. »Quel honneur pour notre petite bourgade! », discute notamment M. Anatole, un notable, avec le docteur chargé d’approuver la véracité des faits sur un plan médical.
Deux prêtres sur scène
La pièce, écrite et mise en scène sur une base historique, se permet pourtant quelques libertés pour les personnages secondaires. »Nous voulions apporter un regard décalé sur les apparitions de Marie à Beauraing, avec un peu d’humour », reconnaît l’abbé Christophe Rouard. C’est lui qui (il y a quatre ans), alors vice-recteur des sanctuaires, voulait créer une pièce de style comparable à la Passion de Ligny, à Sombreffe. Jouée par des acteurs amateurs de la région, cette pièce a d’emblée connu un certain succès. La mise en scène a été confiée à Jean-Marie Massot, enseignant retraité.
»Chaque année, la troupe se renouvelle un peu », constate l’abbé Christophe Rouard qui a lui-même été nommé dans une autre paroisse, à Malonne. Cela ne l’empêche pas de jouer un rôle remarquable, par sa prestance. »C’est difficile de trouver des acteurs pour cette pièce, reconnaît-il. Il faut des personnes qui savent jouer, qui ont du temps et qui veulent bien entrer dans ce projet chrétien. » Un autre prêtre, bien connu dans la région, l’abbé Chris Butaye, est aussi impliqué dans cette pièce. Lui joue un homme d’Église, en proie au doute et aux questions sur la véracité des apparitions rapportées par les enfants.