C’est au procès de Jeanne d’Arc que l’on assistera.
Interrogée par une assemblée de religieux et de théologiens sur sa vie et ses motivations, elle évoque les voix qui lui parlent ou l’arbre aux fées de son village, elle narre les moments forts de son épopée, elle parait arrogante parfois et ne veut pas renoncer à porter des vêtements d’homme ni réfuter ses visions, des éléments parmi d’autres qui vont servir à asseoir l’accusation d’hérésie et de sorcellerie.
Dans les pierres séculaires des ruines de l’Abbaye de Villers, ce récit rejoindra la rugosité du moyen âge et permettra une mise en scène réaliste et austère. Une scénographie dépouillée privilégiera les matières brutes et les lumières seront apportées par les flammes des bougies, des braseros, des candélabres et bien sûr du bûcher.
UN PEU D’HISTOIRE...
Jeanne d’Arc naît en 1412. Paysanne de Domrémy, elle grandit dans une France déchirée par la guerre civile et les combats opposants le dauphin Charles aux anglais et aux bourguignons. Encouragée par ses célèbres visions, bravant les difficultés, c’est en 1428 que Jeanne d’Arc se rend à Chinon pour y rencontrer le dauphin Charles de Ponthieu. Elle le persuade de se rendre à Reims pour y être sacré roi de France. Jeanne a foi en la reconquête française et galvanise l’armée rapidement victorieuse contre les Anglais en 1429, à Orléans, Patay, Troyes, etc. Le dauphin est couronné roi de France à Reims, le 17 juillet 1429, et prend le nom de Charles VII...
LE PROCÈS
Le procès de Jeanne d’Arc s’ouvre le 9 janvier 1431 devant une assemblée de religieux et de théologiens. Pendant plusieurs semaines, elle est interrogée sur sa vie et ses motivations. Elle évoque les voix qui lui parlent ou l’arbre aux fées de son village, parait arrogante parfois et ne veut pas renoncer à porter des vêtements d’homme ni réfuter ses visions, des éléments parmi d’autres qui vont servir à asseoir l’accusation d’hérésie et de sorcellerie...
LE SPECTACLE
De ce procès d’inquisition, les minutes ont été conservées. Ces minutes révèlent, face à des juges qui mentent et qui trichent, le caractère fort et direct de Jeanne d’Arc, ainsi que ses attitudes courageuses, elle qui a été accusée d’avoir "vécu dans le dérèglement et dans la honte, au mépris de l’état qui convient au sexe féminin". De nombreux auteurs se sont emparés de l’épopée de Jeanne d’Arc en écrivant quelques pièces majeures...
LES MINUTES DU PROCÈS
Les interrogatoires ont été consignés en français dans les minutes et les procès-verbaux ; ils furent ensuite traduits en latin pour le texte définitif. Officiellement, trois personnes y ont coopéré : Manchon et Boisguillaume, comme greffiers de l'évêque Cauchon ; Taquel, comme greffier du Vice-Inquisiteur. Mais le gouvernement anglais et l'évêque Cauchon s'en réservaient le contrôle car il y avait aux séances deux ou trois secrétaires anglais, cachés derrière un rideau, qui prenaient des notes. Jean Monnet, clerc de maître Beaupère, était, lui aussi aux côtés des greffiers officiels. D'autres jeunes clercs étaient assis devant leurs maîtres. Tous prenaient des notes. Après chaque séance, se tenait chez l'évêque une réunion des greffiers officiels, de quelques docteurs et des secrétaires anglais, greffiers occultes. Là, les notes de chacun étaient lues, et celles des greffiers officiels contrôlées à l'aide des notes prises par les autres. Il y eut parfois des conflits d’interprétation mais la passion et le parti pris des uns échouaient devant la probité des autres ; et de tout cela est sorti, après maintes discussions, un travail que l'évêque approuva et qui devint le texte officiel...
Le spectacle se donnant en plein air, il est recommandé de se couvrir chaudement.
En cas d’intempéries, se référer aux décisions des organisateurs prises le jour même 2 heures avant le début de la représentation, soit en se renseignant sur place, soit en téléphonant au 071/82.09.78.