Agée de 63 ans, Marie-Paule Johnen est mariée, a trois enfants et trois petits-enfants. Elle accompagne les vivants, en particulier dans leur rapport à la mort – et aux morts. Elle estime avoir reçu là un charisme de Dieu. Et tient à en témoigner.
Je suis quelqu’un d’hypersensible et c’est sans doute cette hypersensibilité qui me permet de ressentir les émotions, les sentiments, de comprendre les autres personnes et d’être en empathie avec elles. C’est ainsi qu’il m’est arrivé plus d’une fois de voir un proche et de m’entendre dire: “Demain, elle ne sera plus de ce monde.” C’est perturbant au début, jusqu’à ce que je comprenne et accepte que c’est l’Esprit Saint qui agit. Je ne suis qu’un canal, une antenne qui capte des vibrations divines de l’au-delà. Je ne peux que recevoir et transmettre.
Communiquer avec les âmes
Il y a 15 ans, j’ai eu une grosse dépression. J’ai demandé ma guérison au Seigneur et je lui ai promis d’aider les autres à ne pas vivre cet enfer. J’ai suivi plusieurs retraites de "guérison intérieure", pour enfin me tourner vers "mon intériorité" et comprendre "ma mission de vie". J’ai aussi entrepris des formations de réflexologie, de massages, de communication non violente, des retraites pour soignants… Puis tout est devenu plus clair. Et les messages de guides, d’archanges, se sont intensifiés.
Aujourd’hui, lors des séances que je donne, je travaille sur les blocages émotionnels du transgénérationnel.
Il y a toujours une ou plusieurs âmes (d’un grand-père, une grand-mère, un proche… ou pas) qui se présentent pour laisser un message d’amour à la personne, pour l’aider à avancer dans sa vie. La communication avec les âmes des trépassés (passées de l’autre côté) me permet de communiquer avec elles (c’est le "charisme" que j’ai reçu du Seigneur). Ces âmes peuvent avoir une demande de pardon, un message de vérité à dire, ou un réajustement, suite à un décès inopiné, une maladie ou encore un secret trop lourd à porter. Nous les accueillons toujours avec beaucoup de respect et je demande à l’Esprit Saint de nous éclairer dans cette démarche d’amour, de pardon.
Si celui-ci ne vient pas de Lui…
Nous portons l’ADN de nos aïeux et il est libérateur de pouvoir se décharger d’une souffrance, d’un poids qui ne nous appartient pas, d’en connaître la cause et de s’en remettre au Seigneur pour apaiser la personne et guider l’âme dans une lumière encore plus chaleureuse.
Avant toute séance, je demande toujours au Seigneur de m’enlever ce "charisme" si celui-ci ne vient pas de Lui. Je réponds au mieux aux appels reçus de l’Au-delà. J’ai ainsi eu plusieurs jeunes qui ont pu décider plus librement de leurs choix amoureux, d’école ou de travail. D’autres ont pu avancer dans l’acceptation et la traversée de la maladie, d’un divorce…
Durant une dizaine d’années, j’ai accompagné un jeune garçon qui, suite à un accident de voiture, est devenu tétraplégique et a perdu l’usage de la parole. Petit à petit, la confiance s’est installée et je communiquais avec lui par la CPA (Communication profonde accompagnée). C’est une méthode extraordinaire qui permet, par un "cœur à cœur", d’entrer en contact avec l’âme de la personne. On laisse émerger un texte qui parle de son être profond, qu’elle ne sait pas exprimer. C’est ainsi que nous avons pu répondre aux questions du jeune homme, mais aussi de ses parents et de ses sœurs. En particulier, les trois heures qui ont précédé son décès ont été d’une intense profondeur. En étant à l’écoute de ses dernières volontés, la famille a pu le laisser partir dans la paix, sans culpabilité.
Dans une paix absolue
Cette expérience, j’ai pu aussi la vivre avec une maman atteinte d’un cancer fulgurant qui, après avoir été droguée par les médicaments, a pu relire son texte, l’approuver totalement et vivre ses derniers jours selon ses besoins.
Quelques jours avant le décès de mon papa, j’ai "vu" sa grand-maman lui tendre les bras et j’ai assuré à mon papa qu’elle serait là-haut pour l’accueillir. Depuis ce moment, il m’a confié ce qu’il avait sur le cœur, ses peurs face au passage vers la lumière éternelle. Il a alors trouvé le calme intérieur et s’est endormi durant la nuit dans une paix absolue. Il était le premier à m’avoir demandé: "C’est un don que tu as reçu?" Il avait compris que c’était mon charisme, ma mission de vie.
Je sais que c’est toujours lui qui, de là-haut, m’encourage encore aujourd’hui à persévérer dans l’accompagnement des personnes en fin de vie, pour aider les familles à vivre le deuil dans la paix et l’amour.
Beaucoup de familles ont encore des réticences, des peurs à parler ouvertement avec leurs proches de la mort, du départ futur… Et pourtant, quelle libération de pouvoir mettre des mots sur leur ressenti.
Merci, Seigneur, pour cette grâce que Tu m’as donnée.
Marie-Paule JOHNEN
(titre, chapeau et intertitres sont de la rédaction)