La confession : un sacrement dépassé ? Une pratique poussiéreuse héritée d'un autre temps ? Et si nous nous étions trompés ?
Le sacrement de réconciliation, ou « confession », est l'un des sept sacrements de l’Église catholique. On l'imagine souvent sous son image d'Épinal d'une personne agenouillée dans un confessionnal murmurant ses fautes à voix basse : « Mon père, pardonnez-moi car j’ai péché. » Résumé ainsi, la confession paraît bien triste, austère, voire surannée.
Et pourtant, derrière cette image se cache l’un des sacrements les plus importants de notre vie chrétienne : un retour à Dieu qui se fait dans la joie, une véritable réconciliation.
Isabelle de la Garanderie, théologienne, enseignante et vierge consacrée du diocèse de Nanterre, explorera ce vendredi 21 mars à 19h30 le sens profond de la confession. Elle lèvera le voile sur ce sacrement, en déconstruira les stéréotypes pour redonner toute leur lumière à des mots souvent perçus comme durs : pénitence, confession, péché, … avec pour filigrane cette certitude : Dieu espère toujours pour nous et en nous.
Un évènement s'inscrivant dans le cadre des 24 heures pour le Seigneur
La Chapelle Universitaire Notre Dame de la Paix et le service de pastorale liturgique vous invitent à une conférence débat avec Isabelle de La Garanderie, ce vendredi 21 mars à 19h30, à l'auditoire "CH01 Physique-Chimie" de l'UNamur, au 2a rue Grafé. Cette conférence aura pour sujet la réconciliation au cœur de la démarche jubilaire.
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Isabelle de la Garanderie, vierge consacrée du diocèse de Nanterre, est agrégée de lettres modernes, enseignante en lycée de banlieue et doctorante en théologie aux Facultés Loyola de Paris. Elle a publié, en 2020, « La Réconciliation. Chemin d’initiation et de croissance ecclésiales » (CLD). A l’occasion de l’année jubilaire, elle nous aidera à réfléchir sur le sens de la Réconciliation aujourd’hui et plus précisément sur l’actualité de ce sacrement du Pardon et de la Réconciliation qui est au cœur de la démarche jubilaire.
Nous voyons la trace du mal en chaque instant de notre quotidien comme dans la diversité de notre monde qui souffre de tant de maux. Nous sommes solidaires de ce malheur, dont nous sommes responsables, chacun à notre mesure. Nous parlons de péché parce que c’est la relation entre les êtres humains qui est blessée, cassée, humiliée… Tous, d’une manière ou d’une autre, nous aspirons à un salut, en tout cas à un monde meilleur, et cela dès cette vie sur terre, c’est la réconciliation.
Tous les vingt-cinq ans, nous faisons mémoire de la venue de Dieu en son Fils, Jésus, venu dans notre monde pour nous sauver. C’est l’année jubilaire.
Ce salut est en voie de réalisation et nous pouvons déjà en lire les signes, au milieu des ténèbres où nous vivons. C’est l’espérance qui est au cœur de notre foi.
Au cours de l’année jubilaire, nous nous mettons en route pour un pèlerinage jubilaire et nous passerons la porte sainte en allant à Rome, pour ceux qui le peuvent. En tout cas, nous pourrons prendre le temps, au cours de l’année, de faire une démarche jubilaire. Ce sera le cas lors des « 24 heures pour le Seigneur » à la Cathédrale Saint Aubain de Namur les 28 et 29 mars prochains.
La démarche jubilaire comporte plusieurs dimensions :
- La joie. Nous nous réjouissons du don que Dieu nous a fait en son fils Jésus. Nous sommes dans la joie et la louange, pleins d’espérance parce ce que ce salut se réalise dès maintenant, mêlé à bien des maux, des détresses et des misères. Ce salut nous croyons qu’il se réalisera pleinement dans le Royaume à venir.
- L’aveu. Nous prenons conscience que nous n’avons pas suivi le chemin que Jésus nous a montré. Nous participons au péché du monde. Et nous nous en confessons. Le sacrement de réconciliation est l’occasion que nous prenons pour relire notre vie, et nous remettre en route. C’est un nouveau départ. C’est le temps de la conversion.
- La réconciliation. C’est la « remise de dette », comme au temps des hébreux, dans la Bible.
Nous nous réconcilions !- Avec Dieu : c’est le sacrement du pardon, avec la certitude que nous repartons forts de l’aide de Dieu, sa grâce, pour nous convertir et devenir meilleurs.
- Avec nous-même et ceux que nous avons blessés. Nous sommes conscients des effets négatifs du péché sur nous et ceux que nous avons blessés : il y a beaucoup à réparer dans nos vies. Nous nous engageons sur un chemin de réconciliation, qui demande courage et patience. Nous savons combien nous sommes fragiles et impuissants. Cette réconciliation nous ne pourrons la vivre tout seul, elle ne sera effective qu’avec la grâce de Dieu, c’est justement l’indulgence dont nous savons que nous la recevrons pleinement le jour où nous serons près de lui dans la lumière.
Nous ne sommes pas quitte ! Au contraire l’indulgence nous engage et nous remet en route sur un chemin de réconciliation. La pénitence, envisagée dans le dialogue entre le pénitent et le confesseur, est un des moyens que nous nous proposons pour « réparer » nos fautes.
- Avec nos frères et sœurs humains, et en particulier celles et ceux qui souffrent des effets du mal en ce monde : ce sont les œuvres de miséricorde.
- L’Action de grâce. L’Eucharistie que nous célébrons avec nos frères et sœurs en faisant mémoire de la bonté de Dieu qu’il nous manifeste dans sa grande miséricorde, ouvre notre cœur à l’Espérance.
Père Henri Aubert sj
Chapelle Universitaire Notre Dame de la Paix - Namur
