Les 7 péchés capitaux, la théologie scolastique, des citations cultes… Découvrez le riche héritage de saint Thomas d’Aquin !


Partager
Les 7 péchés capitaux, la théologie scolastique, des citations cultes… Découvrez le riche héritage de saint Thomas d’Aquin !
Saint Thomas d’Aquin, Fontaine de Sagesse, Antoine Nicolas, 1648 | Notre Dame de Paris
Par La rédaction
Publié le
5 min

Ce mardi 28 janvier, nous célébrons la mémoire de saint Thomas d'Aquin, patron des philosophes et théologien de référence pour l'Eglise catholique. L'année 2025 marque un anniversaire un peu spécial pour ce docteur de l'Eglise, à savoir les 800 ans de sa naissance, à Aquino, en Italie. L'occasion de (re)découvrir le fabuleux héritage que le "docteur angélique" nous a légué...

Thomas d’Aquin est devenu, quelques années après sa mort et jusqu’à aujourd’hui, LE théologien de référence pour l’Eglise catholique. Son originalité réside principalement dans une nouvelle compréhension des rapports entre foi et raison, donc aussi entre théologie et philosophie, connaissance de Dieu par la révélation et connaissance de Dieu par la raison naturelle.

Disciple de Dominique et d'Aristote

Né en 1225 à Aquino, près de Naples, Thomas d’Aquin appartient à l’une des plus importantes familles d’Italie. Il étudie d'abord la grammaire, les sciences naturelles, la science arabe et la philosophie grecque chez les dominicains de Naples.

À dix-neuf ans, il est reçu parmi les novices de l’ordre dominicain, malgré l'opposition de ses parents qui tentent de l'en empêcher. Il prononce ses voeux en 1243 et étudie à Paris, puis à Cologne.

Surnommé par ses condisciples "le grand boeuf muet de Sicile", Thomas fait preuve d'une éloquence qui séduit son maître. Ce dernier aurait alors prédit que "les mugissements de ce boeuf retentiront dans tout l’univers".

Maître incontesté de la théologie scolastique

Saint Thomas d'Aquin s'impose comme l'une des figures majeures de la théologie scolastique. La théologie scolastique vise à harmoniser la foi chrétienne avec la raison philosophique, notamment en intégrant la philosophie grecque. Si saint Augustin a eu la volonté de "christianiser" Platon en l'introduisant dans ses théories religieuses, saint Thomas d'Aquin "christianise" à son tour Aristote, dont les écrits sont alors redécouverts en Occident.

Il étudie les textes du philosophe grec avec cette volonté d'harmoniser le savoir, la sagesse antique et la foi chrétienne. Il démontre qu'il n'y a pas de contradiction entre l'œuvre aristotélicienne et la Révélation. Mais surtout qu'il existe une harmonie naturelle entre la foi et la raison.

Dieu est connu par la Nature et les Ecritures

Pour Thomas d’Aquin, foi et raison, théologie et philosophie, ne s’opposent pas, mais sont complémentaires, avec chacune sa méthode propre : la théologie est une science descendante : on part de ce que la révélation dit de Dieu pour descendre vers les créatures, la philosophie est une science ascendante : la raison part des créatures pour aller vers Dieu.

La pensée théologique de Thomas d'Aquin repose sur deux axes fondamentaux : une confiance active en la raison et une référence permanente à la nature.

Ces conceptions représentent une réelle nouveauté par rapport à la théologie qui précède, fondée tout entière sur Augustin et les autres Pères de l’Eglise. La théologie orthodoxe n’a jamais connu ce tournant "rationaliste" de la théologie.

Thomas consacre les neuf dernières années de sa vie à la rédaction de sa grande œuvre, la Somme de théologie (1266-1273). Il meurt le 2 mars 1274 à quarante-neuf ans, en se rendant au concile de Lyon, où il a été convoqué comme expert. Il sera canonisé en 1323 et proclamé docteur de l'Eglise en 1567.

La pensée de saint Thomas d’Aquin s'avère aujourd'hui plus actuelle que jamais. L'année dernière, le pape François soulignait encore les "perspectives innovantes et précieuses" apportées par le philosophe théologien à notre "monde globalisé, dominé par le positivisme juridique et la casuistique".

Les sept péchés capitaux, c'est lui !

C'est Saint Thomas d’Aquin qui, dans sa Somme de théologie, élabore la doctrine des "vices capitaux" (il n’utilise pas encore le terme "péché"). Il distingue ainsi sept vices capitaux: l’acédie (ou paresse spirituelle), l’avarice, la colère, l’envie, la gloutonnerie, la luxure, l’orgueil.

Cette "short list" désigne non pas les péchés les plus graves (les péchés mortels, qui nous coupent de la grâce de Dieu, contrairement aux péchés véniels), mais les péchés "fondamentaux", les différentes catégories de péchés. Autrement dit, tous les péchés entrent dans l’une ou l’autre de ces sept catégories.

Plus que des péchés "concrets", les sept péchés capitaux sont des tendances, des dispositions fondamentales au mal. Par exemple, la colère peut engendrer une dispute, voire, dans les cas les plus graves, un meurtre. Il s’agit donc de pulsions qui poussent les humains à faire de mauvais choix.

Le fait qu’il y en ait sept n’est pas anodin: au Moyen Âge, la symbolique du chiffre sept est omniprésente. Il représente une forme de perfection, d’achèvement, à l'instar des sept sacrements, des sept dons de l’Esprit et des sept vertus (les trois vertus théologales "foi, espérance, charité" et les quatre vertus cardinales "justice, prudence, tempérance, courage").

Les Péchés capitaux dominés par la mort, James Ensor, 1904. | Domaine public

Quelques citations inspirantes...

Saint Thomas d'Aquin a dit...

  • "Il plus beau de transmettre aux autres ce qu’on a contemplé que de contempler seulement." (La phrase est souvent utilisée pour définir l'esprit dominicain)
  • "La concorde n’est pas l’uniformité des opinions mais l’accord des volontés."
  • "La vérité est l’adéquation de la pensée et des choses !"
  • "Choisis d'entrer dans la mer par les petits ruisseaux."

...

La rédaction (avec classes.bnf.fr)

Catégorie : Sens et foi

Dans la même catégorie