Les archives de l’évêché constituent une aide plus que précieuse pour tous les amateurs d’histoire ou encore de généalogie. Niché au 4e étage des bâtiments du séminaire Notre-Dame (Namur), ce service n’est pas encore assez connu tout comme le travail des archivistes, l’abbé Fabian Mathot et Louis Dupont. Ils ont ouvert les portes des archives à leurs collègues des services diocésains pour une visite guidée dans la petite et la grande histoire du diocèse.

Les archives… Voilà bien un terme qui suscite souvent la curiosité. On peut carrément parler d’émotion chez tous ceux qui s’intéressent au passé ! Les archives de l’évêché sont un de ces lieux qui peut apporter bien des renseignements sur la vie du diocèse et de ses services.
Les archives de l’évêché de Namur ont trouvé leur place au dernier étage du séminaire Notre-Dame. Un grenier aménagé qui laisse apparaître les lourdes poutres de la charpente. Des étagères accueillent des boîtes de rangement soigneusement étiquetées… Les premières sont consacrées aux évêques, aux évêques coadjuteurs et aux évêques auxiliaires. Quand un évêque quitte ses fonctions, atteint par la limite d’âge, la maladie… les documents contenus dans son bureau partent aux archives. Des homélies bien sûr mais aussi des documents de travail. Le tout est mis sous scellés et ne peut être consulté que 40 ans après la fin de l’épiscopat de l’intéressé, sauf dérogation spéciale donnée par le Vicaire général.
Au fil des étagères, des archives sur le Chapitre cathédrale et les chanoines qui, depuis des siècles, entourent l’évêque lors des célébrations épiscopales et prient pour le diocèse... Mais aussi sur les hommes et les femmes du diocèse qui ont été reconnus saint : Julie Billiart, frère Mutien-Marie, Dom Marmion…. Tous les documents de la longue enquête menée se trouvent dans les rayons des archives. Plusieurs dossiers concernent des procès de béatification encore en cours ou mis sur pause : le jésuite Adolphe Petit, Caroline Lioger fondatrice des Victimes du Sacré-Cœur...
A l’intérieur de ces boîtes encore la « vie » des services de l’évêché. Ainsi l’enseignement diocésain occupe plusieurs étagères avec, par exemple, les rapports des inspecteurs de religion au fil des visites dans les écoles. Ou l’histoire des paroisses à travers notamment ces registres au papier jauni qui relatent, d’une calligraphie tout en pleins et déliés, les visites de l’évêque. Un évêque qui profitait de son passage – et ce n’était pas tous les ans – pour confirmer. Et parfois jusqu’à 200 enfants voire plus !

Tout le travail du chanoine Schmitz
Le fond Schmitz occupe une place importante dans les archives et est régulièrement consulté par des étudiants en histoire. Il regroupe de nombreux documents rassemblés par l’évêché durant la période de la première guerre mondiale. Des documents abandonnés aussi sur place par les Allemands au moment de leur fuite. C’est le chanoine Schmitz qui, avec beaucoup de minutie, a tout collationné. Durant la guerre, le chanoine Schmitz avait déjà mené de nombreuses enquêtes sur l’invasion des Allemands dans les paroisses du diocèse. Avec Dom Norbert Nieuwland, il a ainsi publié huit volumes intitulés : Documents pour servir à l’histoire de l’invasion allemande dans les provinces de Namur et de Luxembourg. Le tout se trouve aux archives.
C’est encore aux archives que sont gardés les sceaux des différents évêques du diocèse, et les reliques des saints. Celles-ci sont distribuées aux paroisses, lors de la consécration d’un nouvel autel. Vous pouvez compter sur l’abbé Mathot pour agrémenter la visite d’histoires. Ainsi, l’histoire des reliques des saints Nabor et Félix. Celles-ci disparurent de Milan, lorsque Napoléon dispersa les biens du couvent franciscain qui les conservait. Elles furent redécouvertes en 1959 par des antiquaires namurois, dans deux bustes en cuivre argenté qu'ils avaient achetés pour leur valeur décorative. Les reliques de ces deux soldats romains ont alors été offertes à l'Evêché de Namur qui les restitua au diocèse de Milan dont l’archevêque n’était autre que Mgr Montini, le futur pape Paul VI. Pour ce geste, l’évêque de Namur, Mgr Charue, fut fait chanoine honoraire de la basilique ambrosienne de Milan.
Par contre, vous ne trouverez pas aux archives de l’évêché les archives des différentes fabriques d’église, ni les registres paroissiaux de baptême, mariage ou funérailles. Ils sont conservés aux archives de l’Etat.
Les archives de l’évêché sont accessibles uniquement sur rendez-vous. Toutes les demandes de consultation adressées aux archives doivent être motivées par écrit.
Pour contacter ce service : archives@diocesedenamur.be
A noter que le service des archives sera fermé durant tout le mois de janvier afin de permettre aux deux archivistes de réaliser un récolement d’une partie des fonds, c’est-à-dire une vérification de la présence des documents.
C.B.
