François Bouyerie, journaliste, spécialiste de l’écologie, n’hésite pas à dire que son métier, c’est le meilleur geste pour la planète qu’il puisse accomplir au quotidien ! Originaire de Habay-la-Neuve, il a pris conscience, comme d’autres, que notre planète était en danger. Il n’en est pas devenu pour autant un militant intransigeant. Sa préoccupation : ne pas s’adresser aux convaincus mais à ceux qui le sont moins voire pas du tout en expliquant que nous avons tous, en veillant sur notre environnement, à y gagner. Il veut encore, comme il dit « casser le mythe de l’écolo moralisateur. »
Pour rencontrer, à Namur, un amoureux de l’environnement, on ne peut lui fixer rendez-vous qu’à la citadelle, un des poumons verts de la Ville. Un cliché ? Sans doute. Qu’importe. En regardant les arbres même si pour la plupart ils ont perdu leurs feuilles. En portant son regard sur la Meuse qui coule paisiblement au pied de ce massif rocheux comment ne pas se dire que la nature est belle. Qu’elle est aussi fragile aussi. François Bouyerie arrive… à pied. La voiture ? Il n’en a pas. Pour se déplacer, il mise sur ses pieds, ses mollets -il est aussi un adepte du vélo- et le train.
Lorsqu’il a choisi de devenir journaliste et d’ajouter « dans ma tête, je ne me voyais pas faire autre chose », il n’avait pas encore pris conscience que son métier allait devenir son cheval de bataille. François Bouyerie est un journaliste indépendant qui s’est spécialisé dans tout ce qui touche à l’écologie. Il participe, pour la RTBF, à l’émission « Y a pas de planète B ». Il a encore une chronique à la radio. On retrouve sa signature dans des magazines, anime des débats…
Un journaliste multifacette qui, avec humilité, avoue avoir encore beaucoup de choses à apprendre pour aborder tout ce qui touche à l’écologie. « Je ne me suis pas réveillé, un matin, en connaissant tout sur les différentes COP ou encore sur le GIEC. Les sujets que j’aborde peuvent être utiles à la société. Ils peuvent changer les gens. Ce sont des sujets porteurs capables d’amener un vrai changement dans le comportement. »
Alors, lorsqu’il prépare un reportage, un article qu’importe le sujet, il lit beaucoup, interroge les spécialistes de la question… « Je n’ai aucun stress à ne pas savoir. » Et d’ajouter encore : « Je prends le temps. » Et une fois qu’il a toutes les cartes en mains, ou du moins un maximum, il se lance. Une étape essentielle qui le passionne : faire passer un message, éclairer, vulgariser… Comment arriver à toucher le plus grand nombre de personnes ? Voilà bien la question qui ne le quitte jamais ! Sa solution ? Expliquer le plus simplement les conséquences de nos gestes au quotidien, de la pollution…. François Bouyerie : « Alors, j’apprends et je fais passer. » Il a déjà abordé des sujets aussi divers que préoccupants comme les plastiques qui envahissent mers et océans avant d’arriver dans l’estomac des poissons puis, dans le nôtre. « Quand ‘Y’a pas de planète B’ est programmé juste avant un Grand Prix de F1, je suis content. Je touche un public a priori pas forcément concerné. Les spectateurs sont là pour ne pas rater le départ et nous leur apportons autre chose. »
Au quotidien
En abordant l’environnement, le respect de la nature… on ne peut passer sous silence la Création et ses beautés. Très naturellement, François Bouyerie parle ainsi de sa foi : « J’ai reçu ce bel héritage de ma famille. » Des convictions qu’il ne va pas brandir tel un étendard ! Des convictions qui l’ont amené à se plonger dans la lecture de l’encyclique du pape François « Laudato Si ». Il sort de sa veste le texte de l’encyclique publiée en format de poche. C’est un livre dans lequel il aime se plonger et se replonger. Et il conseille, à chacun, de prendre un peu de temps pour le lire. Se voulant rassurant… « Le texte est très accessible ! »
Au fil de l’interview et d’une manière générale dans ses propos, le presque trentenaire n’est jamais moralisateur. Jamais il n’incite à des échanges venimeux entre les amis de l’écologie et ceux qui n’ont pas encore pris suffisamment conscience des nuisances entraînées par leur comportement. François Bouyerie se confie sur ses gestes au quotidien. Outre le fait de ne pas avoir de voiture, il a encore fait le choix de, par exemple, manger de la viande uniquement une fois par semaine. Il a aussi modifié ses lieux d’achats. « Je vais chez les commerçants locaux avec qui je peux tisser un lien. Je constate aujourd’hui que je suis plus heureux dans mon quotidien, que je me sens bien dans ma peau et que, en n’ayant pas de voiture, cela fait aussi du bien à mon portefeuille. Je suis encore plus en cohérence et en meilleure santé. Quand on sait, on ne peut plus faire marche arrière. »
Une interview à retrouver sur notre chaîne YouTube :
Christine Bolinne